John Ruskin est à la fois peintre, écrivain, critique d'art et poète de nationalité britannique. Il nous invite à réfléchir sur la question du travail. Pour lui : « La suprême récompense du travail n'est pas ce qu'il vous permet de gagner, mais ce qu'il vous permet de devenir. » Ainsi donc, il considère que la valeur du travail ne repose pas sur le gain que l'on en retire « ce qu'il (...) permet de gagner », mais ce qu'il va provoquer chez nous « ce qu'il (...) permet de devenir ».
[...] "La suprême récompense du travail n'est pas ce qu'il vous permet de gagner, mais ce qu'il vous permet de devenir." - John Ruskin - Doit-on donc considérer, à l'instar de Ruskin, que la valeur du travail repose sur le pouvoir qu'il aura de nous transformer ? Le travail est constitutif de l'existence de tout à chacun. Lorsque nous rencontrons quelqu'un pour la première fois, nous lui demandons souvent assez rapidement ce qu'il fait dans la vie. Pascal disait même que "La chose la plus importante à toute vie est le choix du métier ». [...]
[...] Les artistes, au contraire « aiment mieux périr que travailler sans joie ». Le philosophe allemand critique en quelque sorte le matérialisme et le productivisme moderne pour élaborer un culte à la création artistique au détriment éventuellement des conditions d'existence de l'individu dans une conception presque romantique de l'artiste maudit. « Ils cherchent tous le travail et la peine dans la mesure où travail et peine peuvent être liés au plaisir. Ils craignent moins l'ennui qu'un travail sans plaisir : il faut même qu'ils s'ennuient beaucoup pour que leur travail réussisse. [...]
[...] Quand nous n'avons pas la chance d'être rentier, nous devons bien travailler pour subvenir à nos besoins. Or, il est vrai qu'il est intéressant de pouvoir s'épanouir dans son travail comme c'est le cas de l'artisan ou encore de l'artiste. Les différentes conceptions du travail que nous avons n'ont pas fini d'évoluer, reste à voir dans quelles mesures nous allons nous situer à l'avenir entre appât du gain et quête d'un profit toujours supérieur et valeur du travail dans son essence même. [...]
[...] Doit-on donc considérer, comme Ruskin, que la valeur du travail repose le pouvoir qu'il aura de nous transformer ? Dans un premier temps, nous considérerons comment nous pouvons nous opposer à la thèse de Ruskin pour ensuite envisager la manière dont nous pouvons abonder dans son sens. Étymologiquement, le mot « travail » vient du latin « tripalium » qui désigne un instrument de torture. Le travail est donc lié à la notion de souffrance, de contrainte, de quelque chose qui nous est imposé. [...]
[...] Nous avons donc considéré le travail à travers ce qu'il nous permet de gagner, tâchons donc d'envisager comment on peut désormais considérer le travail en ce qu'il nous permet de devenir. Ce sera l'objet de la seconde partie de notre étude. Pour Marx, le travail peut être aliénant dans le cadre du travail à la chaîne au contraire du travail de l'artisan qui est d'un bout à l'autre de la conception. Le menuisier qui conçoit un meuble peut considérer qu'il est l'unique et l'heureux concepteur de cet objet alors que l'ouvrier spécialisé est dépossédé de son travail. [...]
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