Nye Joseph, Thomas Christensen, Nina Silove, géopolitique, relations internationales, Chine, Asie, Etats-unis, politique économique, économie de marché, enjeux économiques, soft power
À travers l'étude de 4 textes en lien avec la montée en puissance de la Chine, et notamment à l'égard de sa relation avec les États-Unis (question de recherche posée par les auteurs, argument central, forces et faiblesses de l'argumentation sur les plans empirique, théorique et méthodologique), il s'agit de répondre à la question suivante : les perspectives des auteurs sont-elles réconciliables ?
[...] L'auteure interroge la réorientation stratégique de la politique américaine en Chine. Alors que de nombreux analystes ont affirmé que l'administration Obama engageait un changement en 2009 avec de nouveaux accords de coopération, l'auteur propose que cette réorientation soit en réalité intervenue dès l'administration Bush. De plus, l'auteure entend proposer une lecture révisée de la stratégie américaine en Chine, taxée de faiblesse en raison du développement rapide du pays. Autrement dit, Silove propose l'idée que la stratégie d'influence américaine n'est pas nécessairement un échec, mais doit être analysée sur les moyens et longs termes. [...]
[...] Cependant, cette analyse se double d'une 2ème théorie : les progrès récents de la Chine dans ces domaines masquent en réalité des handicaps relativement lourds, en termes de dynamisme intérieur notamment : les industries culturelles et les structures éducatives sont largement en retard par rapport aux Etats-Unis. Dans cette perspective, l'argument central du texte est de nature politique : selon l'auteur en effet, la capacité de la Chine à exercer une nouvelle influence régionale au détriment des Etats-Unis tient davantage au retrait américain des problématiques asiatiques qu'au progrès chinois en termes de puissance diplomatique. [...]
[...] Pour combler cet inconnu, l'auteur rapproche deux lectures de la situation géopolitique - de prime abord opposées -afin de proposer une synthèse dans laquelle toutes les évolutions restent ouvertes. C'est la raison pour laquelle l'auteur reconnaît les tentatives de Beijing pour affaiblir l'influence américaine en Asie, tout en montrant que la modération continue de primer dans les deux camps, au profit de la stabilité globale de la région. Silove, Nina (2017), "The Pivot before the Pivot: US Strategy to Preserve the Power Balance in Asia", International Security, Vol No p. [...]
[...] En outre, la décennie écoulée depuis 2005 a montré qu'en termes de puissance éducative et culturelle, la Chine avait largement rattrapé le retard que lui prêtait Nye en 2005. De ce point de vue, il est possible de s'interroger sur l'éventuelle sous-estimation du potentiel chinois par l'auteur en 2005. Christensen, Thomas (2006), "Fostering Stability or Creating a Monster? The Rise of China and U.S. Policy toward East Asia", International Security, vol no p. 81-126. [...]
[...] La force de l'argumentation tient à la pertinence de la relecture théorique du concept de « pivot » dans la politique étrangère américaine : en effet, l'auteure propose l'idée d'une continuité politique entre les administrations Bush et Obama. A l'inverse, cette lecture demeure une interprétation théorique et se fonde essentiellement sur une relecture des événements intervenus depuis le début des années 2000 ; par conséquent, la vérification de sa validité n'est pas immédiatement possible et suppose de porter attention à l'évolution de la situation dans les années à venir. [...]
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