Aurélia Mardon, identité, identité culturelle, adolescence, normes sociales, identité de genre, socialisation, vêtement, style vestimentaire, psychologie sociale
Il est à noter que cet article est, selon son auteur, « issu d'une recherche traitant de la socialisation corporelle durant la période du collège, appréhendée à travers deux de ses enjeux, la puberté et l'apparence. Tout en étant centré sur l'apprentissage des manières de voir, de sentir et de penser des filles concernant le corps, ce travail accordait une large place aux garçons. La recherche s'appuie sur des observations dans les classes et la cour de récréation de deux collèges durant les années 2005 et 2006 » (Mardon, 2010 : 135).
De fait, à la lumière de cet article, l'auteur va formaliser des questionnements et des thématiques qui vont nous permettre de mieux comprendre, via le prisme du vêtement, comme son utilisation par les jeunes adolescents, tant fille que garçon, répond à des codes sociaux et des pratiques complexes.
[...] Elle résulte au contraire d'interactions dynamiques intervenant dès l'enfance et susceptibles de se transformer ultérieurement dans des environnements sociaux plus vastes comme l'école. En effet cette vision est confirmée par l'auteur dans son article : « pour faire preuve de la juste maturité au collège et, ainsi, s'intégrer parmi ses pairs, que l'on soit une fille ou un garçon, il convient d'abandonner certains codes vestimentaires associés au monde des parents ou à l'école primaire et, de ce fait, jugés infantiles4 » (Mardon : 136). [...]
[...] Le vêtement comme moyen de socialisation et de perpétuation des normes sociales Dans la deuxième partie de son article, l'auteur expose en réalité une sorte de paradoxe, suivant l'apparente liberté dont peuvent jouir les jeunes garçons et filles dans leur choix de vêtements. En effet, selon l'auteur : « tout en élargissant l'autonomie vestimentaire des enfants, les parents insistent auprès des garçons sur la nécessité de respecter les normes de la bienséance vestimentaire et de la virilité. Quant aux filles, elles sont incitées à accorder de l'importance à leur apparence mais sans « provoquer » les hommes et les garçons, afin de ne pas s'exposer, du fait de leur tenue, à des agressions sexuelles » (Mardon : 144). [...]
[...] C'est ce que confirme Aurélia Mardon : « à l'entrée dans l'adolescence, les parents se montrent également soucieux que les garçons respectent les normes traditionnelles de la virilité » (Mardon : 145). Perpétuant les stéréotypes de genre11 qui sont véhiculés dans la société, les parents inculquent et perpétuent ces normes sexuées. Finalement, la question du capital social et culturel propre à Bourdieu est révélatrice d'une situation sociale qui fait du corps de la fille ou du garçon, un « capital » à cultiver et à entretenir, parce qu'il pourrait être rentable sur le marché du travail et permettre l'accès à des emplois de services. [...]
[...] Ainsi, nous pouvons nous poser la question suivante : dans quelles mesures Aurélia Mardon va pouvoir interroger cet « objet sociologique » singulier et universel qu'est le vêtement dans l'élaboration de la socialisation des individus dans la phase de transition que représente l'adolescence et cela à travers la question du genre ? Ainsi, en guise de plan, nous allons tenter de comprendre dans une première partie comment le vêtement est utilisé socialement, tant par les garçons que les filles, pour se positionner face aux normes sociales (que ce soit les différences de genre ou symbolique comme la virilité ou la féminité) en vigueur dans la société d'appartenance, puis dans un second temps, nous nous focaliserons sur la fonction et le rôle social du vêtement comme étant utilisé comme moyen de socialisation par les familles pour perpétuer les normes sociales, essentiellement sexuées. [...]
[...] En effet, il reste que la socialisation primaire reste majeure dans la construction identitaire tant son action structure la personnalité de l'individu puisque se forge alors le système de dispositions duquel seront « filtrées » toutes les expériences à suivre. Conclusion Le texte d'Aurélia Madron qui se situe sur le terrain des gender studies reste intéressant à prendre en compte dans les études sociologiques dans la mesure où il permet d'apprécier d'importantes thématiques comme l'identité, le respect des normes sociales ou encore le déterminisme social. [...]
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