Crise de la modernité, faillite du sujet, philosophie du doute, antihumanisme, tradition antimarxiste, illusion de la liberté, Michel Foucault, Dumézil, hypothèses de Koyré, Jacques Derrida, Gilles Deleuze
Le tournant linguistique a orienté la pensée des sciences humaines dans un sens antihumaniste : refus de la philosophie de la conscience qui avait dominé (depuis les travaux de Jean-Paul Sartre). On a affaire à une philosophie du doute, qui cherche ce qui est latent derrière ce qui est explicite, ce qui est structurel derrière ce qui est évident : leçon de Barthes à cet égard (qui dénonce l'"idéologie" petite-bourgeoise dans Mythologies, 1957).
[...] Sartre). Il est frappant de voir que, malgré sa sympathie objective pour les doctrines politiques issues du marxisme, il n'adhère pas, philosophiquement, à cette pensée ; demeure, à la façon de Barthes, dans une posture individualiste (pour ne pas dire « esthétisante »), qui laisse de côté les engagements politiques propres aux années Il n'en sera pas moins reconnu, par une frange de la gauche alternative militante, comme un maître à penser. Cela est accompagné de ses travaux sur le système pénal (Surveiller et punir, 1975), après ses analyses du système psychiatrique : derniers travaux orientés sur le fonctionnement complexe du pouvoir — qui n'est pas un système monolithique, mais qui se tisse en réseaux complexes, où les effets du pouvoir entrent en jeu. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle son œuvre est atypique : elle est activité avant tout — par l'enseignement, par l'écriture des livres, très nombreux qu'il publia constamment. Son premier travail porta sur le philosophe anglais Hume (Empirisme et subjectivité, 1953), et il consacra une longue période à la relecture des œuvres majeures de la philosophie moderne : Spinoza (Spinoza ou le problème de l'expression, 1968), Nietzsche (Nietzsche et la philosophie, 1969), Kant (La philosophie critique de Kant, 1969), Bergson (Le Bergsonisme, 1964). Sa thèse (1968) portait sur Différence et répétition (publiée en 1969), qui critiquent l'« erreur » de la tradition philosophique, selon lui : la représentation. [...]
[...] Gilles Deleuze, une autre voie pour la modernité Né en 1925, et mort en 1995, Deleuze est une figure majeure de la modernité philosophique, aux côtés de Foucault et de Derrida. Son œuvre est étroitement liée à son enseignement (il est agrégé de philosophie en 1948), comme ce le fut pour ses maîtres (Jean Hippolyte, qui l'a initié à la lecture de Hegel, et Georges Canguilhem, qui orienta son intérêt pour la pensée de la vie). Canguilhem, notamment, grand maître de la tradition épistémologique française, historien et philosophe des sciences a eu une grande influence sur les jeunes philosophes de cette génération, en remettant en valeur les philosophies de Bergson et de Nietzsche, philosophies de la volonté et de la création. [...]
[...] c'est ce qu'on a appelé la déconstruction (d'après le mot allemand Abbau, utilisé par Heidegger). Portée de Derrida au-delà du champ proprement philosophique : lors d'une conférence donnée à Baltimore sur le signe, Derrida a rencontré un universitaire américain — d'origine belge — Paul de Man (1919-1983), qui va « importer » la déconstruction dans le champ de la critique littéraire ; le « poststructuralisme », comme on l'appelle désormais, va faire fureur durant les années 70 dans les universités nord-américaines (jusqu'à aujourd'hui, dans certains cas), comme à Yale (où enseigne de Man). [...]
[...] D'où l'intérêt pour les discours et les pratiques, qui ont « inventé » l'homme – ce qui explique que, selon Foucault, une telle idée puisse disparaître comme elle est apparue – et dont Les Mots et les choses ont donné des analyses modèles. Il y étudie l'évolution des épistémès – rejoignant la perspective historique de l'histoire des mentalités inaugurée par Lucien Febvre, Marc Bloch ou Philippe Ariès [École dite « des Annales »] — dans la lignée « antipositiviste » d'Alexandre Koyré. Sensible dans l'Histoire de la folie à l'âge classique (1961) : perspective mêlée, histoire des mentalités, histoire des mythes et histoire des sciences . [...]
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