Sociologie de l'État, sociologie de l'action publique, patrimonialisation, espaces naturels, pouvoir de l'État, parcs nationaux, nature, Mozambique, Cévennes, Vanoise, Pyrénées, ethnographie, politique, action politique
Cette note de synthèse en Sociologie de l'État et de l'Action publique étudie les deux textes suivants :
- Sortie(s) de guerre et conservation de la nature ; Trajectoire d'un parc national au Mozambique - Rozenn Nakanabo Diallo (2019)
- Protection de la nation et construction de la nature ; Une histoire des parcs nationaux français depuis 1960 (Cévennes, Pyrénées et Vanoise) - Guillaume Blanc (2010)
[...] Ainsi, on voit dans les deux cas comment cette stratégie de mise à l'agenda politique a été construite par les gouvernements en place. Intéressons-nous particulièrement au cas mozambicain. Tout d'abord, la question de la préservation de l'espace en tant que Joyau du Mozambique a été mis en avant tant au niveau national qu'au niveau international, les évènements conflictuels et guerriers qui ont eu lieu dans le parc ont aussi éveillé des questionnements dans l'arène et l'espace public, les solutions d'action politiques ont ensuite été façonné autour de la préservation des espaces naturels ou encore des développements économique et touristique de la région. [...]
[...] Dans les années 60, le mouvement Frelimo va se lancer dans les luttes pour l'indépendance du pays contre l'administration portugaise qui avait pris d'assaut ce territoire. Puis après l'indépendance du Mozambique obtenu en 1975, Frelimo devenu parti gouvernemental va mettre en place une politique de villagisation permettant de sanctuariser cet espace, ce qui ne va faire qu'accentuer les affrontements entre l'Etat-Frelimo et ses opposants constitués des habitants de Gorongosa et ses abords, constitué dès les années 70 en parti Renamo. [...]
[...] (2010). Protection de la nation et construction de la nature: Une histoire des parcs nationaux français depuis 1960 (Cévennes, Pyrénées et Vanoise). Vingtième Siècle. Revue d'histoire 131-144. [...]
[...] De manière complémentaire, ces deux textes explorent donc la problématique suivante : de quelles manières les stratégies de patrimonialisation d'espaces naturels contribuent-elles pour les États à affirmer ou à réaffirmer leur pouvoir sur un territoire national donné ? Nous proposerons donc de répondre à cette problématique en deux temps en mobilisant les concepts vus en cours de sociologie de l'État et en sociologie de l'action publique. Une première partie s'intéressera donc aux défis auxquels les États sont confrontés pour affirmer leur pouvoir sur des territoires aux problématiques politiques complexes ; dans une seconde partie, nous tenterons d'explorer les stratégies politiques élaborées par les États pour reprendre leur légitimité à gouverner ces espaces, notamment via la patrimonialisation des espaces naturels comme moyen de renforcer leur emprise territoriale. [...]
[...] Dans l'article de Guillaume Blanc, c'est la relative autonomie des parcs nationaux qui semblent poser problème au pouvoir central. Il décrit avant la loi de 1960 sur la création des parcs nationaux, des communautés vivant dans des parcs de manière particulièrement autonomes échappant ainsi à une forme de domination de l'État. Dans les deux cas, des processus de normalisation des territoires sont proposés par les Etats en place : au Mozambique, c'est une politique de « villagisation » qui est mise en place et proposée aux habitants de Gorongosa permettant leur rassemblement au sein de territoires circonscrits et au sein des parcs nationaux français, la loi de 1960 permet une « républicanisation » des espaces en instaurant la possibilité pour le Conseil d'État de désigner un espace en parc national, permettant de réaffirmer le pouvoir de l'État sur ces territoires. [...]
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