Le face à face et ses enjeux - Edmond Marc (1997) - Gestion et dynamique des ressources humaines, information et communication

Thèmes abordés

Edmond Marc, Le face à face et ses enjeux, sciences sociales, communication interpersonnelle, communication, langage

Résumé du document

Edmond Marc souligne dans ce texte la densité des enjeux de la communication, qui ne saurait être réduite à une circulation d'informations. La communication est une fin en elle-même, puisqu'on entre en communication. Elle ouvre un champ des possibles. On ne saurait réduire les deux pôles à un récepteur et un émetteur. Quand je communique, c'est depuis une place sociale, vers une autre place sociale. (...)

Extraits

[...] C'est la marge d'autonomie de l'acteur social en communication. Les interlocuteurs disposent de perspectives pour se repérer. En effet la relation de communication s'inscrit selon Edmond Marc dans trois axes. Le premier axe pour analyser la relation est l'opposition entre le symétrique, l'asymétrique (par exemple le père et son enfant, ou deux collègues). Le second est le degré de familiarité existant. Le troisième propose une alternative entre convergence et divergence (d'opinion par exemple). Une même relation emprunte donc ces trois axes. [...]

[...] Le face à face et ses enjeux - Edmond Marc (1997) - Gestion et dynamique des ressources humaines, information et communication 1-Toute communication engage la lecture de coordonnées sociales Edmond Marc souligne dans ce texte la densité des enjeux de la communication, qui ne saurait être réduite à une circulation d'informations. La communication est une fin en elle-même, puisqu'on entre en communication. Elle ouvre un champ des possibles. On ne saurait réduire les deux pôles à un récepteur et un émetteur. [...]

[...] 2 - Des affects et un échiquier La relation de communication engage aussi des affects. Elle est inférée à des mouvements d'affinité, qui mobilisent le conscient comme l'inconscient. La psychanalyse a décrit certains processus en jeu comme l'identification, l'introjection, ou le transfert. Mais la sociologie d'Ervin Goffmann a plus largement permis de se figurer la communication comme présente sur un théâtre où l'enjeu est le symbolique, dont la valorisation de soi. Chacun déploie des stratégies, comme par exemple des prises de risques, par la provocation, ou la protection du risque par la retenue. [...]

[...] 3-Une leçon sur la nature de l'humanisation La communication est une clé vers un besoin humain primordial de l'être humain qui est la reconnaissance (dont le philosophe Axel Honnett fait un enjeu de justice contemporain primordial), et qui marque sa nature d'être social par excellence. L'individu ne peut être tel que par l'interaction. Nous prendrons ainsi l'exemple du personnage de Robinson dans « vendredi et les limbes du pacifique » de Michel Tournier, qui à force d'être seul, risque de perdre jusqu'à la conscience de lui-même, et ne la retrouve qu'en trouvant un visage humain. [...]

[...] Si Robinson, seul sur son île devient fou pendant un temps, c'est aussi de ne pas parler, le langage est l'ossature de la pensée, du flux de conscience, et structure aussi la vie de l'inconscient humain. Une autre limite est de ne pas nettement distinguer les différentes formes de communication, comme le verbal, le non verbal. Un des enjeux d'une communication efficace, apprend-on dans les formations à la prise de parole, est la congruence, la cohérence, entre les différentes dimensions de la communication : le registre langagier, le rythme, le ton, la communication corporelle. [...]