Voltaire, "Candide", Le nègre de Surinam : commentaire - publié le 21/07/2009

Résumé du document

Voltaire, philosophe des Lumières, publie de manière anonyme en 1759 Candide, conte philosophique dans lequel il dénigre la théorie optimiste. Pour cela, Voltaire met en scène un héros éponyme ayant reçu l'enseignement optimiste qui, au fur et à mesure de ses aventures, découvre le mal sous toutes ses formes. Voltaire dénonce un certain nombre de thèmes, et notamment la guerre, l'Inquisition et dans un extrait, l'esclavage. Candide, accompagné de son valet Cacambo, arrive aux abords de Surinam où ils rencontrent un esclave noir. Comment cet épisode, qui fonctionne comme un apologue inscrit à l'intérieur du conte philosophique, contribue-t-il à réfuter la théorie optimiste ? (...)

Extraits

[...] Justification simple et brève de sa tenue vestimentaire. Explication de l'amputation de la main par un accident de travail. Symétrie syntaxique pour l'explication de l'amputation de la jambe par une punition. Je me suis trouvé dans les deux cas banalise l'horreur. Neutralité du ton tempéré par accusation implicite des Européens : c'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe Voltaire insiste sur le décalage entre la souffrance des esclaves et le plaisir de manger du sucre. B. [...]

[...] La position de Voltaire reste ainsi ambiguë. Conclusion Cet extrait fait figure d'apologue, parenthèse dans le conte. Il s'agit d'un démenti supplémentaire à la théorie optimiste de Leibniz : l'existence de l'esclavage est une preuve que nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes possibles. L'objectif est de faire réagir le lecteur, tout en refusant le pathétique. Voltaire dénonce l'esclavage et en profite aussi pour égratigner l'Eglise qui le cautionne. L'Eglise avait par ailleurs été dénoncée dans le passage de l'auto-da-fé. [...]

[...] C. La mise en place d'un dialogue Le nègre répond à Candide. Le nom Vanderdendur (consonance hollandaise) témoigne de la cruauté du personnage. Antiphrase le fameux négociant C'est à partir de la seconde question de Candide que le nègre raconte son histoire. II) Le discours du nègre A. L'explication de son état Le nègre prend longuement la parole pour expliquer son état en reprenant les trois constats précédents. Ton neutre, présent de vérité générale. C'est l'usage normalité de sa situation. [...]

[...] Candide, accompagné de son valet Cacambo, arrive aux abords de Surinam où ils rencontrent un esclave noir. Comment cet épisode, qui fonctionne comme un apologue inscrit à l'intérieur du conte philosophique, contribue-t-il à réfuter la théorie optimiste ? La rencontre de l'esclave A. Un spectacle pathétique Registre pathétique à renforcé par pauvre découle du point de vue de Candide. Nègre en position d'infériorité : étendu par terre Justification de sa position à terre par ses mutilations (n'a plus de jambe gauche et de main droite). [...]

[...] La prise de conscience de Candide Le discours du nègre, qui se termine sur horrible (le seul adjectif subjectif), soulève chez Candide un sentiment de révolte qui s'ouvre sur une apostrophe lyrique à Pangloss : c'en est fait : Candide rejette la théorie optimiste. Abomination fait écho à horrible Adjectif possessif ton a une valeur péjorative de rejet. C'en est fait est aussitôt nuancé par il faudra qu'à la fin : Candide se projette dans le futur. B. La révolte de Candide Cacambo demande naïvement ce qu'est l'optimisme : la réponse de Candide en est une définition négative fondée sur une antithèse entre le bien et le mal. A travers cette définition, Candide dénonce l'imposture de cette doctrine. [...]