Montesquieu, "Lettres persanes", Lettre XXIV : commentaire - publié le 20/03/2009

Résumé du document

Ce genre littéraire est très en vogue au 18e siècle. Il est hérité de la tradition lyrique mais peut également être polémique (cf. Lettres Provinciales de Pascal).

On retrouve dans ces extraits les indices de la lettre avec des marques de destinataires (lignes 6, 10, 22...). Ici, le destinataire est Ibben, un ami qui habite en Turquie à Smyrne. Nous avons également le lieu d'émission de la lettre, à savoir Paris (...)

Extraits

[...] Le fait d'employer une date réelle crée un effet de réel : cela ancre le propos du persan et indirectement le propos de Montesquieu dans la réalité sociopolitique de 1712. Nous obtenons donc un accroissement de la critique directe. I.2/Un genre critique La lettre convient à l'intention critique de notre auteur puisqu' elle implique l'autonomie des personnes en excluant les interventions de l'auteur. Le point de vue est limité aux personnes qui sont ici deux étrangers ignorant des coutumes et des mœurs français et donc à même d'en montrer les particularités. La composition de la lettre rend compte de l'intention critique. [...]

[...] L'esprit des Lumières Lettres persanes (1721) / Lettre XXIV Montesquieu (1689-1755) Le roman de Montesquieu est publié six ans après la mort de Louis XIV, autrement dit pendant une période que l'on appelle régence. A cette époque, les mœurs se libèrent, trop longtemps soumis à l'autorité et à la piété excessive de la fin du règne de louis XIV. Dans ce contexte, la pensée est en mouvement, on remet en cause un certain ordre, on découvre que l'univers suit une évolution et on se permet ainsi de mettre en avant le doute devant l'apparence des certitudes. [...]

[...] Pour poursuivre sa satire, Rica utilise un éloge trompeur en affirmant que les français ont une capacité physique au dessus de la norme. Tout ce qu'il veut dire par là, c'est que cette population ne peut s'empêcher de vivre dans le tumulte, l'agitation absurde dont nous ne comprenons pas le sens. Pour une fois de plus s'attaquer au tumulte parisien, Rica emploi une hyperbole (l13- 14) :l'absence de mouvement entraine la perte de connaissance des français. Le regard posé sur le décor de a ville révèle également une intention satirique. [...]

[...] Il les démystifie en évoquant les rituels de cette religion comme la communion. Le passage concentre une triple satire constante dans les lettres persanes. Grâce a l'opération subversive qui consiste à se feindre étranger à la société à laquelle nous appartenons Montesquieu dénonce le caractère absurde des choses qui apparaissent comme évidente .Ce livre sert de transition entre réflexion politique satirique du 17e siècle et la littérature d'idée des lumières. Il représente un genre de tremplin vers le mouvement des lumières grâce à la contemplation de Louis XIV. [...]

[...] Rica démystifie l'image thaumaturge du roi, représentant le dieu dur terre, figure sacré qui utilise cette fonction pour mieux asservir ces sujets. Dans l'avant dernier paragraphe, on nous donne deux exemples de manipulation royale (cf. les deux conversations) pour souligner la naïveté des sujets mais aussi le peu de scrupule du roi qui agit toujours dans son intérêt. Ici, Rica exagère le pouvoir magique du roi pour montrer jusqu'où il peut aller. Dans le dernier paragraphe, Rica procède par surenchère : On croyait avoir tout vu en matière de magie avec le roi mais nous nous étions trompés. [...]