Victor Hugo, "Les Contemplations", "Mélancholia" - publié le 17/09/2009

Résumé du document

En 1856, la France, et plus généralement l'Europe, entrent dans une ère d'industrialisation. Victor Hugo, écrivain romantique et engagé, prend alors clairement position contre le travail des enfants dans son célèbre Mélancholia, poème extrait du recueil Les Contemplations.

Extraits

[...] Commentaire de Mélancholia V. Hugo En 1856, la France, et plus généralement l'Europe, entrent dans une ère d'industrialisation. Victor Hugo, écrivain romantique et engagé, prend alors clairement position contre le travail des enfants dans son célèbre Mélancholia poème extrait du recueil les Contemplations. Nous verrons comment, en guidant le lecteur du sentiment de compassion à celui d'indignation, il réussit à faire de ce poème un instrument de dénonciation efficace. Dans la première partie de ce poème en alexandrins, c'est-à-dire du premier au seizième vers, Victor Hugo dresse un portrait pathétique des enfants exploités. [...]

[...] Néanmoins, à partir du dix-septième vers, la compassion se transforme brutalement en indignation et l'engagement de l'auteur devient alors beaucoup plus explicite. Celui-ci n'hésite plus à employer des termes subjectifs, comme par exemple mauvais infâme insensé L'anaphore du mot maudit ainsi que la présence d'exclamations et d'interrogations, traduisent la violence du propos, formulé tel un reproche. On passe de ils (les enfants exploités), à on (la société française). Enfin, on remarque l'emploi d'un vocabulaire péjoratif servitude rachitisme Victor Hugo met en parallèle deux sortes de travail : le mauvais celui des enfants, et le fécond celui des adultes. [...]

[...] Enfin, Victor Hugo désigne un responsable à ce problème qu'est l'exploitation des enfants : le progrès, l'industrialisation, ou va-t- il ? que veut-il ? qui recherche incessamment du profit, au détriment de la santé et de l'équilibre des enfants qui brise la jeunesse). Pour faire réfléchir le lecteur et le rallier à sa cause, Victor Hugo décide de le faire passer du sentiment de compassion à celui d'indignation. Il utilise d'ailleurs ce même procédé dans Souvenir de la nuit du 4 et cet engagement personnel lui vaudra un exil dans les îles anglo-normandes, loin de la société française et du Second Empire. [...]