Les Caractères, De l'homme - La Bruyère

Résumé du document

Commentaire composé sur le texte de La Bruyère, Des Caractères, De l'homme: un défaut décrit minutieusement et de manière comique, une critique de l'égoïsme et des nantis du XVIIème siècle, conclusion.

Extraits

[...] Bagages. 10) Tout ce qui est nécessaire pour voyager (chevaux, carrosses, habits etc). 11) Surcharge d'aliments dans l'appareil digestif. COMMENTAIRE Jean de La Bruyère (vers 1645, 1696) est un moraliste français du XVII siècle. En 1688, il publie une première édition des Caractères qui connaît un grand succès. [...]

[...] La ligne 1 représente l'introduction et, en une phrase, La Bruyère décrit sans le nommer le défaut de caractère : l'égoïsme. La suite du texte décrit Gnathon en action dans différentes situations : - lignes 2 à 13 : Gnathon est à table La Bruyère utilise alors le champ lexical du repas : à une table le repas plat il mange il continue à manger et nomme toute espèce de nourriture. - lignes 13 à 18 : Gnathon n'est plus chez lui mais en voyage La Bruyère permet alors au lecteur de suivre son personnage en action grâce à une accumulation de compléments circonstanciels de lieux : quelque part où il se trouve au sermon ou au théâtre dans sa chambre dans un carrosse dans les hôtelleries dans la meilleure chambre le meilleur lit - lignes 19 à 24 : Gnathon et les autres Dans ce passage, La Bruyère rend encore plus saisissante la description de l'égoïsme en opposant systématiquement son personnage aux autres : ses valets, ceux d'autrui Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne que les siens, que sa réplétion et sa bile la mort des autres n'appréhende que la sienne extinction du genre humain allant même jusqu'à la description d'un égoïsme outrancier puisque Gnathon considère sa vie supérieure à celle de toute l'humanité. [...]

[...] Ceci est d'autant plus vrai que l'emploi de nombreux verbes d'action permettent d'entrer dans la mouvance de l'action. - La Bruyère, durant la description du personnage et de l'action, fait référence et nous livre les pensées et les émotions de Gnathon : il oublie que, il voudrait pouvoir, et ne souffre pas d'être plus pressé, ne connaît de maux que les siens, n'appréhende que la sienne ce qui a pour effet de nous le rendre plus intime. - Durant la totalité du récit, La Bruyère nous rend compte du portrait de son personnage en l'isolant et en l'opposant systématiquement aux autres : ainsi on relève une multitude de marques de la 3ème personne du singulier son, sa, ses, lui, soi) se rapportant à Gnathon qui fait écho aux nombreux pluriels qui désignent les autres ( ligne 1 : tous les hommes ligne 3 : deux autres ligne 4 : toute la compagnie ligne 8 : les conviés ligne 17 : plusieurs ligne 19 : ses valets, ceux d'autrui ligne 21 : tout le monde ligne 23 : la mort des autres Un registre littéraire comique La Bruyère décrit ainsi l'égoïsme de manière caricaturale puisqu'il affuble Gnathon de toutes les caractéristiques de ce caractère afin de bien en imprégner le lecteur. [...]

[...] Jusqu'à sa mort, il publie neuf éditions des Caractères, en remaniant le texte et en ajoutant des caractères à chaque publication. Cette œuvre contient des maximes et décrit les caractères, les mœurs et l'injustice du sort du dix-septième siècle selon son auteur. La Bruyère y analyse les mœurs de son temps et en particulier les travers de la société de cour. Dans ce texte, La Bruyère évoque l'égoïsme de façon virulente, très suggestive. Le tableau, et par là même la critique, de ce défaut est saisissant. [...]

[...] T E X T E Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service : il ne 5 s'attache à aucun des mets, qu'il n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. [...]