« Je sens mon coeur, et je connais les hommes. » Cette déclaration de Rousseau, dans les premières pages des Confessions, résume le double mouvement de toute son oeuvre : l'exploration intime de soi, et la critique radicale de la société. Philosophe des Lumières, écrivain de l'intime, penseur politique, théoricien de l'éducation, Rousseau semble partout, et pourtant insaisissable. Son oeuvre, protéiforme et dense, peut intimider. Alors, pourquoi le lire ? Et surtout, que peut-on gagner à ne lire que quelques pages de Rousseau ? Peut-on, dans un extrait, un passage, une lettre, saisir quelque chose de l'immense feu qu'il porte en lui ?
[...] Pourquoi lire Rousseau ? « Je sens mon c?ur, et je connais les hommes. » Cette déclaration de Rousseau, dans les premières pages des Confessions, résume le double mouvement de toute son ?uvre : l'exploration intime de soi, et la critique radicale de la société. Philosophe des Lumières, écrivain de l'intime, penseur politique, théoricien de l'éducation, Rousseau semble partout, et pourtant insaisissable. Son ?uvre, protéiforme et dense, peut intimider. Alors, pourquoi le lire ? Et surtout, que peut-on gagner à ne lire que quelques pages de Rousseau ? [...]
[...] Il ne noie pas son lecteur sous l'abstraction : il l'interpelle, il le pousse à penser par lui-même. Sa clarté est tranchante, sa sincérité désarmante. Lire un passage, c'est souvent recevoir une secousse, une mise à nu, qui force à se regarder autrement. Rousseau est sans doute le premier grand écrivain de l'intime moderne. Avec Les Confessions, il propose un projet littéraire inédit : raconter sa vie, ses pensées les plus honteuses, ses blessures, sans filtre ni masque. Il veut être cru, et non admiré. [...]
[...] Il écrit pour se libérer, mais aussi pour éveiller une compassion lucide chez le lecteur. Il dit : « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature. » Quelques pages des Rêveries du promeneur solitaire suffisent à percevoir cette parole singulière : douce, mélancolique, mais habitée d'un désir de paix, de solitude, de communion avec la nature. Rousseau ne nous donne pas des leçons ; il nous tend un miroir, et ce miroir vibre. [...]
[...] Rousseau ne caresse pas : il bouscule. Il ne cherche pas à faire plaisir : il veut réveiller. Et pourtant, il n'est jamais cynique. Il croit, malgré tout, en une possible régénération de l'homme, par l'éducation, la nature, et la volonté collective. Lire Rousseau, même en quelques pages, c'est entendre une voix qui tremble, mais ne fléchit jamais. C'est rencontrer un homme qui ose dire je, non pour se glorifier, mais pour comprendre, pour guérir, pour partager. Chaque fragment de son ?uvre contient une graine d'émotion, de lucidité, de révolte. [...]
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