Cours sur la tragédie classique - publié le 04/03/2008

Résumé du document

Les tragédies étaient présentées à Athènes lors de deux grands concours annuels (les Dionysies urbaines au printemps, et les Lénéennes à la fin décembre, toutes les deux consacrées à Dionysos, dieu du vin et de l'extase). La tragédie a donc une origine religieuse et s'insérait dans un ensemble qui comprenait des processions et des sacrifices.
Elle avait aussi une dimension nationale et politique : elle rassemblait les citoyens au théâtre autour de sujets tirés de la mythologie et de l'Histoire de la Grèce.

Ce double caractère, religieux et politique, explique la teneur des tragédies grecques, qui se préoccupent des dieux, des volontés divines, des problèmes politiques ou civiques (la justice, la guerre, le respect des lois,...) : exemple de l'Antigone de Sophocle où il y a un conflit entre les lois divines représentées par Antigone et les lois de la cité incarnées par Créon. (Antigone a enterré son frère Polynice alors que Créon, le roi de Thèbes, l'avait interdit).

Extraits

[...] Tout s'immobilise, puis le chœur lui répond en tournant tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. Phase : Une table est placée près de l'autel, ce qui permet au choryphée de gesticuler plus aisément. Il dialogue en chantant avec le chœur, mais sa partie prend de l'ampleur : c'est le dithyrambe (récit chanté d'épisodes de la vie du dieu). Phase : la table est déplacée hors du chœur : le choryphée fait face à l'autel, au chœur et aux spectateurs (désormais placés en arc de cercle). [...]

[...] La tragédie a été théorisée au IVème siècle par le philosophe grec Aristote, disciple de Platon. Dans sa Poétique, Aristote définit la tragédie comme l'imitation d'une action noble et complète, ( . ) faite par des personnages en action et non au moyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation (k£qarsij) des passions. Aristote oppose donc deux grands genres : le genre dramatique où des personnages parlent directement et miment une action, et le genre narratif, où un narrateur raconte ce que font les personnages. [...]

[...] de Dom royal (sauf Le Cid) Juan) : un cadre bourgeois ou noble pour la haute comédie (cf. Le Misanthrope) règles propres : vraisemblance et bienséance dénouement : plutôt malheureux (mort ou irré- plutôt heureux (mariage mais médiable solitude du héros), mais pas nécessairement : cf. Dom Juan, pas nécessairement : Le Cid, Cin- Le Misanthrope, George Dandin réalisme : les moeurs sont peintes d'après nature 5 na, Iphigénie, le langage : niveau de langue soutenu niveau courant (parfois soutenu dans les grandes comédies) effet recherché : inspirer la terreur et la pitié afin de purger les passions des spectateurs (ce qu'Aristote appelle la catharsis), c'est-à-dire donner aux spectateurs la possibilité d'évacuer leurs passions néfastes en les vivant par personnage interposé (ex. [...]

[...] Quelles sont les caractéristiques d'une tragédie ? I. LES ORIGINES DE LA TRAGÉDIE A. Étymologie de tragédie Ce terme provient du mot grec τραγῳδία (tragodia) dans lequel on reconnaît les mots τραγos (tragos), bouc, et ᾠδή (odè) chant (cf. ode). Mais le sens de reste controversé : pour les uns, le bouc serait le prix du concours de théâtre au cours duquel on danse et chante, et, pour les autres, on danse et chante lors du sacrifice d'un bouc (dans ce cas, il y aurait une analogie entre le sacrifice du bouc et le sacrifice mis en scène dans la tragédie). [...]

[...] Louis XIV perpétue la mainmise du pouvoir sur les arts et amplifie le rôle fédérateur des arts : c'est pour lui que travaillent les meilleurs artistes et c'est sous son règne que la doctrine que l'on qualifiera plus tard de classique connaît son apogée avec notamment la formulation de règles esthétiques et morales. Dans ce contexte, on cherche dans les textes antiques des règles pour la création et on revisite les textes théoriques existants. La tragédie, genre très codifié, connaît donc un renouveau important au détriment des genres peu codifiés, comme la tragi-comédie. (cf. la réécriture du Cid de Corneille de 1636 à 1660 : de tragi-comédie, la pièce devient une tragédie). [...]