Voltaire, "Candide", Chapitre 1 : commentaire - publié le 06/07/2010

Résumé du document

Le mouvement des Lumières est un mouvement culturel et littéraire du XVIIIème siècle qui repose sur la foi en l'Homme et dans le progrès. Les philosophes des Lumières contestent la monarchie de droit divin, les inégalités sociales ainsi que toute forme d'intolérance ou d'obscurantisme religieux. Voltaire est un auteur du siècle des Lumières qui incarne l'esprit contestataire et ambitieux de cette période. Ses écrits et ses prises de position lui valurent de nombreuses condamnations comme en témoignent son exil en Angleterre et son emprisonnement à la Bastille (...)

Extraits

[...] Les aspects du conte comme ceux de la satire sont alors omniprésents dans ce passage. Quelles sont les caractéristiques de ce conte ? Quelles informations sur le conte Voltaire nous donne-t-il à travers l'Incipit ? En quoi cet incipit est-il révélateur du conte ? I. Caractéristiques du conte 1. Le cadre spatio-temporel Absence de déictiques (indices) spatio-temporelles précises, à l'exception de Westphalie (province allemande). Le seul élément cité est château qui est répété plusieurs fois et il est le décor par excellence du conte Harmonie exagérée. [...]

[...] Il semble être une référence au château : vocabulaire mélioratif (l'oracle, le plus grand de toute la Terre, maître Pangloss). travers la satire de Pangloss et de son enseignement (métaphysico . nigologie) rendu ridicule par l'introduction de l'homonyme de nigaud et par la répétition des o ce qui discrédite la science de Pangloss qui apparaît comme une prétention intellectuelle. La leçon de physique expérimental discrédite aussi le précepteur. -Parodie du Paradis : le château est vu comme un nouvel Eden, le baron comme Dieu, et Pangloss le serpent (double consonne qui est celui qui distribue le mauvais message. [...]

[...] -L'ironie permet à Voltaire, qui feint d'accorder du crédit au discours de Pangloss avec l'emploi d'adverbes et d'antiphrases comme admirablement», de mieux faire éclater l'ineptie du raisonnement A travers cette critique, Voltaire émet son idée de l'existence du mal et rejette toute forme d'optimisme qui vise à nier la souffrance aussi bien collective qu'individuelle. Ouverture : Voltaire use ainsi, au moyen de la naïveté du personnage Candide, du procédé du regard étranger pour réaliser la critique de sa société notamment la satire de la noblesse, de l'esclavage et de l'intolérance religieuse. Nous pouvons donc nous intéresser à ce procédé utilisé, par exemple, par Montesquieu, autre philosophe des Lumières, dans les Lettres Persanes. A travers le regard de deux Persans Rica et Usbeck Montesquieu effectue la satire de sa société. [...]

[...] L'incipit se termine par l'exclusion de Candide du château du baron ce qui marque le commencement de son apprentissage de la vie. La confrontation de cet esprit bon et honnête avec un monde livré à l'omniprésence du mal sera le moteur de la contestation voltairienne dans le conte. II. Le conte philosophique et satirique L'incipit par certains aspects associe donc œuvre à un conte mais la présence de détails réalistes s'oppose au merveilleux. Ainsi dès les premiers mots de Candide «Westphalie» (province allemande) révèle la visée critique du conte, Voltaire en outre intervient directement dans le récit par la courte incise je crois qui introduit un doute sur la réalité décrite. [...]

[...] Le schéma narratif Présence d'une situation initiale, caractérisée par la formule classique du conte : y avait». Description de la situation et présentation des personnages : Les personnages sont réduits à un caractère physique ou moral dominant comme dans le conte tous les rôles sont stéréotypés. -Ceux dont les noms évoquent le caractère ( il s'agit de noms-portraits dont l'étymologie ou les sonorités annoncent le trait dominant du caractère du personnage, ce qui est courant dans les contes. Candide dont le nom évoque l'innocence et la crédulité : il est toujours dans une attitude passive le nommait candide») et il va faire l'apprentissage de la vie tout au long du conte. [...]