Michel Butor, "La Modification"

Résumé du document

Etude complète du livre La Modification de Michel Butor. Biographie, bibliographie, étude de l'oeuvre et analyse des thèmes principaux.

Extraits

[...] Elle est présentée comme une vieille femme avant l'heure attachée aux valeurs bourgeoises, aux tâches domestiques et à la religion chrétienne. Delmont pense que sa femme n'est pas au courant de sa liaison extraconjugale mais il n'est pas impossible qu'il en soit autrement Cécile Maîtresse de Léon Delmont, italienne de père français, elle travaille comme secrétaire à l'ambassade de France à Rome. Le narrateur dit d'elle que c'est "une femme remarquablement intelligente, d'une trentaine d'années, parlant couramment l'anglais et l'Italien, [ . [...]

[...] Devenir authentique, et la seule manière de rester authentique, c'est justement la répétition. L'homme doit encore et encore répéter le double mouvement de l'infini la résignation infinie, renoncer à tout. Pour Léon Delmont, la répétition est une répétition de son voyage, qu'il connaît tellement bien qu'il est capable de le visualiser d'un bout à l'autre. S'il y a répétition de l'action, il y a cependant un changement d'intention, qui introduit progressivement le renoncement du narrateur à voir sa maîtresse. La modification qui s'opère prend alors deux sens principaux. [...]

[...] On situe la période du Nouveau Roman dans les années Soixante avec des auteurs comme Alain Robbe- Grillet, Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Marguerite Duras, Jean Ricardou, Michel Butor, et quelques autres. Sarraute faisait justement remarquer que le roman est une forme en continuelle transformation A noter également que la naissance de cette mouvance est contemporaine de l'expansion des Sciences Humaines (psychologie, sociologie, etc.). Les points communs de ces auteurs sont peut être d'envisager un nouveau rôle de l'écrivain et de bousculer d'une part les habitudes lectorales de l'homme, d'autre part de remettre en question le roman traditionnel. [...]

[...] Pour atteindre l'essence des choses, la connaissance, il faut ensuite opérer une réduction eidétique : faire varier par l'imaginaire les points de vue sur l'essence pour faire apparaître l'invariant. On arrive ainsi à l'irréductible, à un caractère de l'objet qui fait partie de son essence. Mais il n'existe jamais indépendamment de la conscience qui le vise. Pour exister, elle doit être conscience d'autre chose que soi. [ ]La constitution du monde présuppose, du reste, autrui. Autrui vise comme moi le monde à partir d'un point de vue différent. [...]

[...] Dans le voyage et entre la lecture et le temps qui s'écoule se développe le rêve. Pris entre ses rêveries, ses souvenirs, ses constructions mentales et son anticipation du séjour à venir, Delmont rêve de tout cela en plus de faire des rêves durant son sommeil. Dans les chapitres VII et VIII plus fortement, se manifestent dans ses rêves des personnages de mythes, de récits : l'histoire du Grand Veneur de la foret de Fontainebleau, le récit de la descente aux Enfers dans l'Enéide de Virgile et des références bibliques. [...]