L'Age d'Homme, Incipit - Michel Leiris

Résumé du document

Commentaire composé de l'autoportrait de Michel Leiris extrait de l'Incipit de <em>L'âge d'homme</em>, idéal pour les révisions du baccalauréat de français.

Extraits

[...] Tout cela témoigne d'un souci quasi scientifique d'objectivité et d'exhaustivité. Un autoportrait qui se veut objectif Dès le début, l'auteur veut être juste et conforme à la vérité je viens ‘avoir 34 ans : il s'agit d'un présent d'énonciation, où l'auteur écrit au moment où il se perçoit. Le rythme est alerte (vif et dynamique) le vocabulaire simple : le lecteur doit être mis en confiance afin que ce dernier ressente l'envie de connaître la suite. Michel Leiris passe aussi par des termes modalisateurs qui relativisent et ajustent les énoncés : je suis de taille moyenne, plutôt petit, autant que je puisse en juger, vraisemblablement Les parenthèses jouent aussi un rôle : elles corrigent les information et désolidarisent des données jugées peu fiables (mise à distance). [...]

[...] Parvient-on réellement à capter son identité ? Les moyens mis en œuvre à cette fin ne sont-ils par arbitraires ? comment gérer le décalage entre les apparences et ce que l'on ressent vraiment ? La dernière limite se situerait au niveau de la limite entre vérité et fiction. Dans une œuvre qui a pour visée la vérité, la part de fiction n'est pas absente. L'œuvre reste tout de même une œuvre littéraire au style marqué. La description physique très précise soutenue par des comparaisons peut prendre un tour assez poétique ; ce serait une poésie de l'élémentaire. [...]

[...] En effet, les formes personnelles pronoms et adjectifs sont omniprésentes. L'auteur, qui pourtant évite l'accusation de complaisance en faisant de lui une sorte de monstre, d'être hétérogène, risque de trop accentuer ses défauts, vrais ou supposés, ce qui est une nouvelle forme de complaisance, comme l'indique son jugement sans appel laideur humiliante Le portrait est toujours lacunaire : les oublis, les inexactitudes sont possibles. La vision qu'on a de soi est univoque : il faudrait pouvoir être un autre pour se voir, dépasser son point de vue. [...]

[...] Cette progression qui va de l'ossature du corps jusqu'à son habillement est une transition pour parler de l'être social de l'individu. L'auteur dresse ainsi la liste de ses gestes familiers, il évoque ensuite son métier et sa position dans la société. Les éléments ne sont pas seulement structurés par le fond (les idées, le contenu), ils le sont aussi par la forme : répartition en paragraphes distincts, phrases déclaratives ordonnées par de signes de ponctuation Les temps verbaux donnent aussi l'impression de classer de manière définitive l'état du sujet. [...]

[...] Michel Leiris, L'Âge d'homme. Eléments d'Introduction L'Age d'Homme, écrit par Michel Leiris, est publié en 1939. Extrait de l'ouvrage, ce texte est ainsi un incipit, essai autobiographique où l'auteur réalise son autoportrait, exercice très littéraire et moment privilégié où se dernier fait preuve de minutie malgré une énumération pouvant paraître arbitraire. Michel Leiris est complet car les défauts ne sont pas omis; Bien au contraire, le portrait est aussi bien physique que moral et permet d'énoncer un certain nombre d'enjeux et de limites. [...]