Une société sans travail est-elle souhaitable ? - publié le 20/01/2011

Résumé du document

De l'Antiquité à aujourd'hui, la vision du travail dans la société a évolué. Poser la question de savoir si une société sans travail serait souhaitable paraît contradictoire. En effet, le travail est considéré par la plupart des gens comme une tâche obligatoire, imposée et pénible à accomplir. On s'en passerait donc volontiers.
Cependant, comment doit-on considérer le travail dans une société comme la nôtre ? Il était en effet considéré pendant l'Antiquité, à Athènes par exemple, comme ignoble (au sens contraire de noble), indigne d'un citoyen respectable. Il est au contraire considéré à présent comme un moyen de gravir les échelons de la société, de s'accomplir et de s'épanouir personnellement. Dans les deux cas, la société fonctionne correctement.
Le problème est donc de savoir si dans une société le travail est nécessaire à son bon fonctionnement, ou si on peut s'en passer ou le déléguer comme dans l'Antiquité (...)

Extraits

[...] Pour réussir à vivre (trouver de quoi manger, s'occuper de la maison et des enfants, fabriquer des vêtements ceux-ci ont donc délégué le travail aux esclaves, ou aux métèques, qui n'étaient alors pas considérés comme citoyens, et hors de la société. Cependant, la société grecque fonctionnait. On peut donc conclure qu'une société sans travail est souhaitable, puisque cela fonctionne et que chaque citoyen est libre, contrairement aux travailleurs qui ne le sont pas. Mais un problème se pose : ce système est-il valable pour toutes les sociétés, ou y a-t-il des limites ? En effet, la vision du travail a beaucoup évolué depuis l'Antiquité. Les citoyens n'ont plus la même vision du travail. [...]

[...] Le travail est aujourd'hui considéré comme toute activité rémunérée, ou comme production. Ce n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'obtenir autre chose. Pour les grecs, ou les romains plus tard, bien que cette vision ait quelque peu changé entre temps, le travail englobait toutes les activités manuelles, marchandes, ou toute autre tâche semblable, considérées comme avilissantes. Les loisirs sont au contraire considérés comme une activité digne. Les citoyens y consacraient donc le plus clair de leur temps. [...]

[...] Au contraire, si la société se passait de loisirs, elle serait alors invivable, même si les loisirs sont régis eux aussi par le travail et son rythme, comme nous le montre Simone Weil, qui au début du 20ème siècle a laissé derrière elle sa vie bourgeoise pour travailler dans les usines comme ouvrière, afin de mieux comprendre les problèmes que cette manière de travailler montre. En effet, le rythme de travail imposé en usines est si soutenu qu'il en devient ingérable. Il ne laisse plus le temps aux loisirs, et la vie ne tourne qu'autour du travail en usine. Simone Weil va jusqu'à montrer à quel point cela peut être déshumanisant. [...]

[...] Philosophie Une société sans travail est-elle souhaitable ? De l'Antiquité à aujourd'hui, la vision du travail dans la société a évolué. Poser la question de savoir si une société sans travail serait souhaitable paraît contradictoire. En effet, le travail est considéré par la plupart des gens comme une tâche obligatoire, imposée et pénible à accomplir. On s'en passerait donc volontiers. Cependant, comment doit-on considérer le travail dans une société comme la nôtre ? Il était en effet considéré pendant l'Antiquité, à Athènes par exemple, comme ignoble (au sens contraire de noble), indigne d'un citoyen respectable. [...]

[...] En effet, des travailleurs seront toujours nécessaires à la survie d'un peuple ou d'une société. Même si tout dépend de la société dans laquelle on vit, on remarque que le travail est toujours présent, qu'on le veuille ou non. Cela est visible dans notre société actuelle, mais ça l'a aussi été dans la Grèce antique, où les travailleurs étaient certes des esclaves ou des métèques, mais ils étaient quand même présents. Il faut donc réussir à trouver un juste milieu entre l'oisiveté, le plaisir de s'adonner à ses loisirs personnels, et le travail, qui ne peut être complètement absent pour le bon fonctionnement d'une société. [...]