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Baudelaire, À celle qui est trop gaie : analyse

Le poème À celle qui est trop gaie, de Charles Baudelaire, fait partie du recueil Les Fleurs du Mal. Plus concrètement, il s'agit d'un des six poèmes qui ont été censurés. En effet la parution du recueil en 1857, a fait l'objet d'un grand scandale, la société, assez conservatrice, n'était pas d'accord avec l'objet de certains des poèmes de Baudelaire.

A celle qui est trop gaie

Credit Photo : Flickr Pierre Metivier

Ainsi six des poèmes, lors du procès qui a eu lieu l'été de la même année, ont dû être supprimés du recueil. Auteur et éditeurs ont été condamnés à payer une amende. Les poèmes ont été considérés comme une offense à la morale religieuse et publique.


L'objet du poème : Mme Sabatier
Le poème : structure, fond et forme


L'objet du poème : Mme Sabatier

Le poème est adressé à Apollonie Sabatier que Baudelaire avait rencontrée en 1852. Pendant cinq ans, l'écrivain l'a aimée dans le silence jusqu'en 1857 quand il décide de lui adresser quelques poèmes remplis de sensualité. Celui-ci en fait partie.


Le poème : structure, fond et forme

Par la structure même et la composition du poème, le lecteur peut aisément apercevoir les messages que Baudelaire fait passer. Ainsi, nous pouvons clairement affirmer que le poème se divise en deux parties pour illustrer deux moments différents du sentiment amoureux chanté ici :

- Une certaine ambivalence du sentiment amoureux

- L'amour, entre éloge et blâme


Les quatre premiers quatrains

Ces premiers vers ressemblent beaucoup à la tradition poétique classique, c'est dans cette première partie que l'auteur fait l'exaltation de la femme. En effet dans cette partie, il s'adresse directement à la femme, tout comme s'il lui parlait, d'où l'utilisation de la deuxième personne du singulier.

Baudelaire se rapproche aussi d'un autre style poétique, le blason. Le blason est un court poème qui fait les éloges d'une partie du corps de la femme et dans À celle qui est trop gaie, Baudelaire s'y approche un peu. Dès le début du poème, il se concentre sur différentes parties du corps de son interlocutrice, d'abord le visage « ta tête, ton geste... », mais doucement, il parcourt l'ensemble du corps de cette femme, les bras, les épaules.

Baudelaire ne va pas se concentrer uniquement sur le corps, puisqu'assez rapidement, il va basculer vers l'esprit. Sa bien-aimée apparaît alors comme une museLe passant chagrin que tu frôles, Est ébloui par la santé »).


Les cinq quatrains suivants

L'auteur va placer une antithèse dans le dernier vers du quatrième quatrain (« Je te hais autant que je t'aime ») qui sert, sans aucun doute, à faire la transition entre les deux parties du poème.

À partir du cinquième quatrain, le rythme change, la syntaxe n'est pas aussi régulière que dans les vers précédents, les phrases chevauchent entre deux vers et c'est aussi à ce moment-là qu'apparaît la notion d'un désir pervers et de l'idée de punition (« Pour châtier ta chair joyeuse, Pour meurtrir ton sein pardonné »).

C'est avec cette vengeance de la nature et cette punition, que le lecteur comprend mieux le sens du titre À celle qui est trop gaie, comme si ce « trop gaie » pouvait se traduire par un « trop belle », un désir de posséder l'inaccessible.


Source : Académie Aix-Marseille



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