La théocratie est-elle contraire à la démocratie ?

Thèmes abordés

Démocratie, gouvernement, théocratie, personnalité laïque, légitimité, Abraham Lincoln, souveraineté, impuissance, autorité d'essence divine, pouvoir législatif, pouvoir juridictionnel, expérience sociale

Résumé du document

La théocratie peut se définir comme étant une société où l'autorité politique a une assise d'ordre divin et où le détenteur de ce pouvoir est soit l'incarnation d'un dieu, soit son descendant, soit encore son ministre (grand prêtre chez les hébreux). Or « La démocratie consiste dans l'exercice, soit direct, soit indirect, du pouvoir par le peuple. Cette organisation politique implique un état social caractérisé par le fait que tous sont égaux devant la loi, que tous possèdent les mêmes droits. Les fonctions sont accessibles à tous, (...) les citoyens devant être appelés à la vie intellectuelle et morale, et de plus en plus mis en état d'exercer, d'une façon efficace et raisonnée, la part de pouvoir qui leur est attribuée ». En effet, dans la théocratie, le pouvoir se gère par une personnalité d'essence divine c'est-à-dire une personne religieuse tandis que dans la démocratie, la personnalité religieuse n'est pas prioritaire à la personnalité laïque et le pouvoir s'exerce par le peuple.

Extraits

[...] De plus, la théocratie confirme la démocratie car Toute souveraineté procède du pouvoir de la multitude, mais selon une représentation inadéquate. Ainsi ces deux formes peuvent être conciliées, dans la mesure où le lieutenant de Dieu au milieu du peuple et le garant du peuple accepte de limiter leur pouvoir par celui de Dieu à travers le service de la liberté et de la vie3 dans la plus grande humilité possible. C'est à ce besoin que Jésus répond quand Il s'adresse à ses disciples en disant : « les rois des nations dominent sur elles en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. [...]

[...] En effet, dans la théocratie, la souveraineté appartient uniquement à Dieu et à son représentant. Par contre, en démocratie, c'est la loi du nombre c'est-à-dire que c'est le peuple qui choisit celui qui doit le gouverner. Autrement dit c'est le peuple lui-même qui gouverne par l'intermédiaire de l'autorité. L'autorité théocratique est le suppléant de Dieu au milieu du peuple tandis que l'autorité démocratique est le garant du peuple. De ce fait, le pouvoir en théocratie repose et est concentrée par une autorité d'essence divine. [...]

[...] De son étymologie, la démocratie est donc le pouvoir du peuple. C'est dans cette optique qu'Abraham LINCOLN affirmait que : « la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple »2. En effet dans le système démocratique, le pouvoir se gère par le peuple. Il est la souveraineté de tout le dispositif démocrate. C'est au peuple qu'il revient le privilège de décider de celui qui va le gouverner. Cela suppose que le pouvoir appartient au peuple. En effet, l'assemblée du peuple, permet à tous les citoyens de participer de manière effective à l'exercice du pouvoir politique. [...]

[...] BIBLIOGRAPHIE Bible - Bible de Jerusalem II- Dictionnaires - Encyclopédie Larousse du XXe siècle T. II. III- Cours et Ouvrages - Benoît Mercier et André Duhamel, La démocratie ; ses fondements, son histoire et ses pratiques, Québec, Le Directeur général des élections, 2000. - Père Bénoît TOURE, Cours de Bible (livre historiques et chroniques, Ruth, Maccabées), 2ème année de théologie, Grand séminaire d'Anyama,2016. [...]

[...] Et enfin, le pouvoir juridictionnel, confié au juge et a pour rôle de contrôler l'application de la loi et de sanctionner son non-respect. En somme, ces trois pouvoirs constituent le point de vue du peuple c'est-à-dire qu'ils agissent pour et au nom de la collectivité. III- Synthèse de deux formes de gouvernement Après avoir exposé ces deux différentes formes de gouvernement, quelle synthèse pouvons-nous faire ? La théocratie est le système qui met en évidence le gouvernement de Dieu sur son peuple à travers celui qui le dirige. Autrement dit, c'est Dieu lui-même qui choisit celui qui gouvernera son peuple. [...]