Politique, extrait du livre I, chapitre 2 - Aristote (env. 330 av. J.-C.) - Quelle est l'origine naturelle de la Cité ?

Thèmes abordés

Aristote, Cité, visée politique, origine naturelle, animal politique, Platon, Constitution d'Athènes, La Politique des Athéniens, autarcie, liberté, langage, politique, nature, droit constitutionnel

Résumé du document

Avec Socrate et Platon, Aristote fait partie des grands philosophes politiques de la Grèce antique. La spécificité de leur pensée politique, dont le génie traversera les siècles jusqu'à nos jours, est l'intérêt porté à la réflexion sur une organisation politique idéale, qui se distingue d'une simple description des institutions existantes. Ils conçoivent cependant cette organisation politique, la Cité, comme résultat des spécificités de la nature humaine, ce qui est particulièrement mis en exergue par le réalisme d'Aristote.

Extraits

[...] Cette théorie qui a traversé l'histoire de la pensée politique est remarquable du fait de la démarche scientifique qu'Aristote s'efforce d'avoir dans son analyse, fondant ainsi une véritable science politique. Il fournit dans ce passage un fondement scientifique et naturel à l'organisation politique de la société et à sa supériorité sur les affaires économiques. Ce faisant, il justifie la primauté conférée au x ainsi que la séparation qui subsistera dans les systèmes influencés par le droit romain entre droit public et droit privé. [...]

[...] Il en déduit qu'elle est politique avant d'être économique, autant dans ses moyens que dans ses fins. Tout l'intérêt la réflexion d'Aristote, qui fonde une véritable science politique dans ses ?uvres, est donc d'une part de comprendre cette dichotomie de la Grèce antique entre politique et économie dont découle la dichotomie entre droit public et droit privé, et d'autre part de comprendre les fondements qu'il donne à la Cité, dont découle le droit constitutionnel. Dans le présent extrait, Aristote s'intéresse à l'origine de la Cité, la communauté politique. [...]

[...] Plus encore, Aristote considère que « avoir de telles notions en communs, c'est ce qui fait une famille et une cité » (l. 18-19). Ainsi, ce sont ces idées morales qui permettent le lien social : le premier, celui de la famille, qui s'unit sur des valeurs morales ; et le lien ultime qu'est la cité, société construite autour du projet commun de « mener une vie heureuse ». Il convient ici de préciser ce que les philosophes grecs antiques considéraient être le « bonheur ». [...]

[...] Quelle est donc l'origine naturelle de la Cité ? Aristote démontre que la Cité est organisation naturellement politique et non économique et qu'elle est fondée sur la nature politique de l'homme (II). La Cité, organisation naturellement politique Aristote s'emploie à une analyse scientifique de la Cité. Il en déduit qu'elle est une organisation naturelle et qu'elle a une visée politique L'origine naturelle de la Cité Aristote démontre dans un premier temps de cet extrait que la Cité est un phénomène naturel. [...]

[...] Cela éclaire par extension le cas des esclaves en Grèce antique, ceux-ci n'appartenant pas à la Cité en tant qu'ils ne s'affairent qu'aux activités économiques, matérielles ; de même que les femmes qui ne sont concernées que par les questions familiales, communauté inférieure à la Cité car non encore politique ; et enfin des métèques, qui n'appartiennent pas au cercle des citoyens de la Cité organisée en autarcie. Aristote explique donc dans un premier temps que la Cité est une organisation naturelle et politique de l'homme, aspirant au bonheur. Il explique dans un second temps que cette organisation est spécifique à l'homme car celui-ci se distingue par nature des autres animaux par une spécificité : il est politique. II- L'homme, animal politique Aristote énonce dans cet extrait cette phrase demeurée célèbre : « L'homme est un animal politique » (l. [...]