Stratégies de communication, discours politique, Jacques Chirac, développement durable, changement climatique, pauvreté, gouvernance mondiale, humanité
Ce discours a été prononcé par Jacques Chirac, alors président de la République française, le 2 septembre 2002 lors du sommet mondial du développement durable à Johannesburg en Afrique du sud. L'objectif principal de ce discours est de convaincre de l'urgence d'agir en faveur du développement durable, et de démontrer le péril qui attend l'humanité si des actions concrètes ne sont pas mises en place rapidement.
[...] Tout d'abord, la composition du discours participe à convaincre l'auditoire de l'urgence à agir. En effet, le discours suit un plan très étudié en débutant par le constat alarmant de la multiplication des catastrophes naturelles sur tous les continents, et en impliquant immédiatement l'auditoire en démontrant que cela relève de la responsabilité de tous. Après avoir évoqué l'échec des tentatives d'action depuis le sommet de Rio de Janeiro, Jacques Chirac en appelle à une alliance mondiale pour favoriser le développement durable. [...]
[...] Le président termine son discours par un dernier puissant appel à agir, en invoquant le destin de l'humanité. Certains procédés permettent à Jacques Chirac de rendre son discours particulièrement fort, d'abord en utilisant dès le début le pronom "nous" pour impliquer l'auditoire et le faire se sentir concerné par la situation. Ce procédé est couplé à l'utilisation de termes très forts, relatifs à la culpabilité : "nous en sommes tous responsables". De plus, le président utilise le champ lexical de la catastrophe avec par exemple "Notre maison brûle", "L'humanité souffre", ou encore "La terre et l'humanité sont en péril". [...]
[...] Pour rendre cette image plus frappante, il va jusqu'à personnifier la nature pour en faire une entité humaine, capable de sentiments et de souffrance : "La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre." Jacques Chirac cherche donc à convaincre et à pousser à l'action en mobilisant la peur et la culpabilité, au travers d'images fortes. Il parvient à nous faire tous nous sentir concernés, quelle que soit notre origine : il mentionne tous les continents avec l'Europe, l'Asie, l'Afrique, les États-Unis et l'Amérique latine, ainsi que les pays développés mais aussi les pays en développement. La fin du discours est particulièrement évocatrice et permet de résumer le propos autour d'une cause essentielle, supérieure et noble : "Et aujourd'hui, à Johannesburg, l'humanité a rendez-vous avec son destin". [...]
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