De la Bruyère, style d'écriture, critique sociale, Les Caractères, moraliste classique, Louis XIV
La Bruyère, écrivain du XVIIe siècle, moraliste classique, disciple de Théophraste et observateur scrupuleux de ses contemporains, n'a laissé qu'un seul livre, mais quel livre ! Les Caractères, recueil de maximes, de portraits et de réflexions sur la société de son temps, constituent une oeuvre d'une rare richesse. Sous ses dehors fragmentaires, elle nous tend un miroir — cruel, certes, mais limpide.
Pourquoi lire La Bruyère, aujourd'hui encore ? Il est légitime de s'interroger sur la pertinence d'un auteur dont le monde — celui de la cour de Louis XIV — semble si éloigné du nôtre. Pourtant, sa lecture s'impose pour trois raisons majeures : pour la finesse de son regard sur l'homme, pour l'élégance percutante de son style, et pour la brûlante actualité de sa critique sociale.
[...] Lire La Bruyère, c'est lire un scalpel manié par une main sûre et un regard impitoyable. C'est lire un classique dont la vigueur n'a pas pris une ride, parce que l'homme, en profondeur, est toujours le même. C'est aussi retrouver le goût du mot juste, du trait net, de la pensée claire. On lit La Bruyère pour rire des autres et parfois de soi, pour mieux regarder le monde et pour mieux le juger, non dans la fureur, mais dans la lucidité. [...]
[...] Pourquoi faut-il lire La Bruyère ? « Tout est dit, et l'on vient trop tard. » Ainsi commence Les Caractères de La Bruyère. Et pourtant, on ne saurait venir trop tard à sa lecture : elle est intemporelle, nécessaire, mordante comme la vérité et lumineuse comme l'esprit. La Bruyère, écrivain du XVIIe siècle, moraliste classique, disciple de Théophraste et observateur scrupuleux de ses contemporains, n'a laissé qu'un seul livre, mais quel livre Les Caractères, recueil de maximes, de portraits et de réflexions sur la société de son temps, constituent une ?uvre d'une rare richesse. [...]
[...] Il ne développe pas, il frappe. Lire La Bruyère, c'est aussi goûter à l'art de l'ironie maîtrisée, du trait bien placé, du rythme qui donne à la pensée sa portée. Ses phrases s'enchaînent comme des coups de scalpel, sans pitié, mais jamais sans grâce. Pour un élève, un lecteur en devenir, un écrivain en herbe, La Bruyère est une école de style autant qu'un maître de pensée. Il montre comment l'on peut dire vrai sans s'appesantir, comment on peut dénoncer sans hurler, comment on peut éclairer sans assommer. [...]
[...] » « Il faut rire avant que d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Ses portraits - Arrias, Onuphre, Giton, et tous les autres - ne sont pas seulement des figures de cour ; ce sont des types humains. Et qu'on soit en 1688 ou en 2025, on a tous croisé un Arrias qui parle de tout sans rien connaître, un Giton obséquieux, un Clitandre arrogant. Lire La Bruyère, c'est reconnaître les autres, parfois avec cruauté ; se reconnaître soi-même, parfois avec gêne. [...]
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