La Passion vaincue - Anne de la Vigne (v. 1660) - Comment, dans l'esprit du mouvement précieux, Anne de la Vigne dévoile-t-elle la préciosité fondée sur la passion et sur la fin d'un amour ?

Thèmes abordés

La Passion vaincue, Anne de la Vigne, poésie, sonnet, préciosité, mouvement précieux, amour, passion, raison, sagesse, morale humaine

Résumé du document

Le mouvement précieux, né au XVIIe siècle, dominé essentiellement par des femmes, se caractérisait par des idées, un comportement et un langage élégants. Les précieuses revendiquaient leur affirmation dans la culture ainsi que le droit d'écrire des oeuvres littéraires et d'en juger. Quant au sonnet « La passion vaincue », il est rédigé en alexandrins et se compose de deux quatrains aux rimes croisées et de deux tercets aux rimes suivies. Anne de la Vigne y raconte un amour détruit dans un discours amoureux.

Extraits

[...] Elle sait qu'il y a bien meilleur berger ailleurs. Conclusion En conclusion, dans le respect de la volonté du mouvement des précieuses, Anne de la Vigne évoque une rupture amoureuse profonde avec raffinement sans la moindre vulgarité. Tous ces sentiments qui surviennent dans une telle situation amoureuse pourrait en effet aboutir à de la colère, un vocabulaire plus grossier, plus agressif. Anne de la Vigne réussi néanmoins à faire ressentir à son lectorat des émotions complexes, profondes, par exemple en changeant en permanence les temps verbaux. [...]

[...] Anne de la Vigne nous laisse deviner l'arrivée de l'obscure avec cette flamme qui s'éteint car c'est tout un destin qui s'écroule. Ainsi, ce poème respire la souffrance intérieure, la honte qui sera évoquée au vers 6. La bergère a honte de la situation dans laquelle elle se trouve alors que moralement, c'est le berger qui devrait avoir honte de son attitude vis-à-vis d'elle et des Dieux. C'est pourquoi, son sentiment d'humiliation est si grand que dans les vers 7 et elle exprime son désarroi en envisageant le suicide. [...]

[...] La bergère exprime ainsi sa colère la plus profonde et accuse le berger de l'avoir dupé elle mais aussi les Dieux. Toujours au vers avec la question rhétorique « oses-tu bien changer ? », la bergère fait comprendre qu'elle a conscience qu'il ne changera jamais. Il s'agit donc d'une locution nominale, d'une fausse question qui ne nécessite pas de réponse. Ici, elle a pour fonction de transmettre, d'exprimer des sentiments puissants, son désarroi. Dans le second quatrain, au vers la bergère continue à s'adresser au berger infidèle. [...]

[...] Dès lors, comment, dans l'esprit du mouvement précieux, Anne de la Vigne dévoile-t-elle la préciosité fondée sur la passion et sur la fin d'un amour ? Dans ce contexte, nous mènerons une analyse des trois mouvements constitutifs de ce poème pour d'abord évoquer la plainte de la bergère, ensuite, le passage à l'action et avant de conclure, découvrir la chute du sonnet. Analyse linéaire. Chaque mouvement de ce poème détient son unité de sens. Anne de la Vigne choisit une bergère et un berger car ils évoquaient le roman pastoral mettant en scène l'amour. [...]

[...] Elle engendre l'effet, spécifique au mouvement des précieuses, en faisant usage des termes, des locutions propres à son époque. En effet, avec le champ lexical de la liberté, elle explicite le recul que la bergère a finalement pris par rapport à cette malheureuse et douloureuse relation amoureuse. C'est donc avec subtilité qu'Anne de la Vigne communique au lecteur le ressenti de la bergère afin de lui permettre de vivre simultanément cette déchirure sentimentale. [...]