Le Cid, Corneille, pièce de théâtre, dramaturgie, tragi-comédie, classicisme
Le Cid est une oeuvre complexe et foisonnante, qui a donné lieu à l'un des plus célèbres débats esthétiques de l'histoire de la littérature française, connue sous le nom de « querelle du Cid ». Corneille fut accusé par ses contemporains de bafouer les règles du théâtre classique.
[...] Le Cid - Corneille (1637) - En quoi Corneille enfreint-il les règles du classicisme ? Le Cid est une ?uvre complexe et foisonnante, qui a donné lieu à l'un des plus célèbres débats esthétiques de l'histoire de la littérature française, connu sous le nom de « querelle du Cid ». Corneille fût accusé par ses contemporains de bafouer les règles du théâtre classique. Nous nous proposons de détailler en quoi Corneille enfreint ces règles. Considérons d'abord l'unité d'action. L'amour qu'ont Chimène et Rodrigue l'un pour l'autre et les obstacles qui entravent leur relation - le dilemme cornélien de Chimène qui doit choisir entre son père et son amant et choisit l'honneur - constitue la trame du récit. [...]
[...] Se pose enfin la question du genre. En effet, la pièce hésite entre tragédie et comédie, mais elle se finit bien. Corneille finit par refuser de trancher la question et désigne Le Cid comme tragi-comédie, ce qui est anathème pour les classicistes. Ce que Corneille fait, dans cette pièce en particulier, c'est mettre en lumière les limites du théâtre classique, qu'il oppose à ce qu'il appelle « réalité extraordinaire » : c'est précisément par les invraisemblances que Corneille démontre l'héroïsme de ses personnages et donne à sa pièce sa dimension tragique. [...]
[...] De plus, les péripéties sont très nombreuses dans la pièce et menacent même presque son intégrité. Passons ensuite à l'unité de lieu. Toute l'action a lieu à Séville. Pourtant, dans la ville, les scènes sautent constamment d'un lieu à l'autre : la maison de Chimène, la place publique et le palais royal principalement. Cette dispersion est déconcertante pour un classiciste. En dernier lieu pour ce qui est des règles du théâtre classique, vient l'unité de temps. Celle-ci est respectée : l'action se déroule bien sur vingt-quatre heures. Mais c'est au prix de la vraisemblance. [...]
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