Le langage est-il l'instrument idéal de la pensée ?

Thèmes abordés

Langage, pensée, expression de la pensée, instrument de la pensée, communication, parole, dialogue, écriture, Aristote, communication animale, Engels, Merleau-Ponty, figures de rhétoriques, Descartes, Bergson, langage inné, langage universel, conditions environnementales, non-dits, signes linguistiques, bases de la métaphysique, structure linguistique

Résumé du document

Le langage est un terme courant, mais savons-nous au fond l'exploiter au plus profond ? Quelles sont ses capacités et d'où provient-il ?
Il paraît évident que le langage se place aux côtés des capacités humaines, comme la conscience ou la réflexion, voire même dans leur prolongement. En effet, les animaux communiquent par des sons qui leur sont propres notamment, mais comme le disait Aristote, ce qui distingue les échanges animaux de notre langage réside dans la communication de nos pensées selon notre perception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre (les politiques) et donc de pourvoir débattre ou partager nos avis alors que les échanges des animaux restent plus élémentaires.

Extraits

[...] Cela amène bien à la thèse que le langage nous servirait d'instrument (visiblement pas si bien adapté) et puisqu'il servirait alors la pensée, celle-ci serait obligatoirement antérieure à lui et pourrait exister sans ce moyen. Attention, cela reste un présupposé, mais à exploiter tout de même, on utilise souvent des expressions en rapport comme « ce n'est pas ce que je voulais dire, je cherche mes mots, réfléchis avant de parler . ». Effectivement, les mots peuvent nous servir d'outil pour exprimer ce que l'on pense ou ressent, mais peut aussi le détourner, c'est souvent ainsi que naît une rumeur sur quelque chose que quelqu'un a dit et qui a été détourné avec d'autres mots pour lui donner un autre sens . [...]

[...] Il est possible de ressentir des émotions et penser sans le langage, mais celui-ci vient nécessairement le compléter, il est vrai que la nature ne fait rien sans fin . Maintenant, on pourrait se demander si ce langage est universel ou s'il connaît des barrières liées aux différentes langues, ou comment nos pensées se répercutent directement dans les mots. Penser dans les mots On considère le langage comme quelque chose d'inné et d'universel, car chacun a naturellement les facultés de communiquer et de comprendre ; donc globalement, le langage repose sur des codes qui permettent aux hommes de communiquer. [...]

[...] Oui, le langage est un instrument très pratique, mais il peut aussi transmettre une mauvaise pensée par faute de langage. En parallèle, exprimer et communiquer nos idées à voix haute semble parfois nous ouvrir de nouvelles perspectives, voire même répondre à des interrogations que l'on avait, comme si les mots avaient la capacité d'améliorer ce que nous avons en nous, ou de nous enlever un « poids sur la conscience ». Comme le montrait Merleau-Ponty, un dialogue est plus qu'un échange, chacun participe à la création d'un seul et même « tissu » où ils font naître réciproquement des pensées qu'ils ne se suspectaient pas d'avoir, afin que cela rentre dans l'histoire privée de chacun. [...]

[...] Mais puisque chaque langue a ses caractéristiques et ses codes, la pensée ne serait-elle pas dépendante de celles-ci ? Car si l'on ne peut pas dire quelque chose avec les mots d'une langue, on ne peut pas le penser, comme vu plus tôt, en disant que le dicible est la norme du pensable. Par exemple, les bases de la métaphysique ont en partie reposé sur la langue grecque et sur sa manière d'exploiter le mot être (puisque la métaphysique se rapporte à l'être en tant qu'être). [...]

[...] Le langage est-il l'instrument idéal de la pensée ? Le langage est un terme courant, mais savons-nous au fond l'exploiter au plus profond ? Quelles sont ses capacités et d'où provient-il ? Quand nous cherchons sur le dictionnaire nous retrouvons cette définition : « fonction d'expression de la pensée et de communication entre les humains, mise en œuvre par la parole ou par l'écriture. » Quand nous regardons, il paraît évident que le langage se place aux côtés des capacités humaines comme la conscience ou la réflexion, voire même dans leur prolongement. [...]