Le mariage traditionnel Sénoufo Nafana : quelles sont ses limites, et en quoi la doctrine chrétienne peut-elle éclairer celui-ci ?

Thèmes abordés

Ethnie Séfouno, peuple Nafana, Côte d'Ivoire, ethnologie, Burkina Faso, Mali, afrique, mariage traditionnel, tyéporg, religion, culture et traditions, identité culturelle, catholicisme, croyance

Résumé du document

Dans notre foi chrétienne, le mariage est d'institution divine, mais c'est avec le Christ qu'il devient un sacrement. Dans les diverses cultures du monde, il existe une sorte de mariage qui, dans la tradition africaine, est appelé mariage coutumier ou traditionnel. Ainsi, ce qui retient notre attention est le mariage traditionnel en pays Sénoufo Nafana.
Pour nous, l'Évangile, dans le vaste processus inculturation, doit pénétrer nos cultures africaines et assumer ce qui est bien et rejeter ce qui ne l'est pas.

Extraits

[...] Aussi c'est une honte pour un Sénoufo Nafana de donner sa fille en mariage sans la dot. La dot chez le Nafana se compose de trois éléments essentiels : les prestations de service en nature, les dons des ignames et des poulets, et les cauris ou l'argent. Nous nous attèlerons à les passer en revue. - Les prestations de service en nature Comme mentionné plus haut, les fiançailles rattachent socialement le jeune homme à la famille de la jeune fille. [...]

[...] - En quoi la doctrine chrétienne peut - elle éclairer celui - ci ? Ce sont ces interrogations qui nous a poussé à entreprendre la présente étude afin de voir l'intérêt que cela pourrait susciter pour les jeunes générations. Parlant du mariage traditionnel en pays Sénoufo, nous nous attarderons sur le cas des Nafana parce qu'il existe plusieurs sous-groupes Sénoufo, il y en a au Mali, il y en a même au Ghana, il y en a surtout dans le nord de la Côte d'Ivoire. [...]

[...] La situation est même pire avec l'amitié prénuptiale déformée qui met les jeunes filles et les jeunes gens en contact dès l'âge de la puberté des filles. Cet âge peut varier entre 12 et 14 ans. Or cette précocité dans les rapports sexuels aboutit forcément à des grossesses non désirées et précoces. De même que la façon la plus sûre d'éviter les grossesses non désirées c'est de vivre la chasteté dans la continence, de même la manière la plus sûre d'avoir des grossesses non désirées et précoces est de s'adonner à l'activité sexuelle à cet âge de l'adolescence. [...]

[...] Les fiançailles établissent des relations intenses entre les familles des fiancés. Les jeunes gens sont fortement mis à l'épreuve et doivent braver les prestations exigées. La dot fait intervenir les ancêtres à qui l'on sacrifie produits vivriers et volailles, et établit un lien entre les époux que même la mort ne détruit pas. Quand ce mariage n'aboutit pas, on comprend aisément quel désagrément et quel désordre cela crée dans la société. La particularité de ce type d'union est que les amis (la jeune fille et le jeune homme) se choisissent librement, en dehors de toute contrainte sociale. [...]

[...] Une femme qui cacherait son infidélité au décès de son mari se condamne irrémédiablement à la mort. L'aveu de son forfait est accompagné de la dénonciation de l'homme avec qui elle a commis l'adultère. Une réparation est exigée pour apaiser la colère du mari. Mais de nos jours, ces contentieux sont réglés autrement et dans d'autres cadres qui ne prennent pas forcement en compte les aspirations de la société Nafana. Pour l'Eglise, l'adultère se caractérise par l'infidélité conjugale, c'est une offense à la dignité du mariage. [...]