Dans quelle mesure peut-on dire que la maladie peut découler de problèmes psychologiques ? - publié le 09/03/2024

Thèmes abordés

Psychopathologie, Esquirol, Charcot, Freud, Groddeck, maladies psychosomatiques, modèle bio-psycho-social, hystérie, dépression, Hypnose, refoulement, moi, surmoi, pensée opératoire, Helen Flanders Dunbar, Franz Alexander, Selesnick, Sifneos, Pierre Marty, alexithymie, théorie de Cannon-Bard, réflexe de Pavlov, théorie du stress, comportementalisme, béhaviorisme, Skinner, Robert Dantzer, Lazarus, coping, George Engel, DMS Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disosdres, troubles somatoformes, psychiatrie, psychanalyse, somatisation

Résumé du document

Les sciences modernes, notamment la médecine, ne peuvent expliquer à elles seules certains états organiques.
Ainsi, dès la fin du XVIIIe siècle, cette discipline est confrontée à deux principaux échecs : les limites du développement de la médecine organique, et les limites liées au fait que certaines pathologies observées (c.-à-d. troubles du caractère, troubles des conduites, troubles du comportement, paralysies...) ne semblent pas relever de l'organicité.
De ce dernier constat naît alors l'idée d'attribuer ces pathologies inexplicables par l'approche biologique à la métaphysique (c.-à-d. le sujet, la parole, le doute...).
Ainsi, à côté du médecin de l'organisme, survient l'avènement du médecin des maladies de l'âme : le psychiatre.

Extraits

[...] Il estime alors que les troubles développés sont issus de la conversion de conflits émotionnels inconscients. Il nomme par la suite cet état : hystérie de conversion. Les deux médecins travaillent ensemble aux techniques de suggestion et d'hypnose sur les patientes hystériques. Cependant, Freud se heurte à plusieurs limites : certaines hystériques ne se laissent pas hypnotiser, d'autres hypnotisées ne se soumettent pas à la suggestion et il arrive parfois que même après hypnose et suggestion certaines patientes récupèrent leurs symptômes. Par conséquent, Freud retire plusieurs conclusions de ces travaux. [...]

[...] Ainsi, le milieu interne, peut conduire à déclencher, entretenir ou interrompre certains processus organiques. Dans le même sens, les travaux de Dantzer (1989), à Bordeaux, montrent comment les facteurs subjectifs ont un rôle dans le déclenchement des réactions hormonales : un événement provoque une réaction de stress parce qu'il survient de façon soudaine et inattendue. Dans cette même perspective, Lazarus et Folkman proposent en 1986 la définition du stress impliquant à la fois la personne et son environnement : « le stress consiste en une transaction entre la personne et son environnement dans laquelle la situation est évaluée par l'individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être ». [...]

[...] Par ailleurs, les classifications internationales actuelles en psychiatrie (DSM-V et CIM-10), sont athéoriques et ne distinguent pas les troubles psychosomatiques des troubles de l'hystérie. Ainsi, dans le DSM-V l'hystérie est décomposée en plusieurs syndromes : le syndrome de conversion, les troubles de somatisation, de la douleur, de l'hypocondrie et d'autres troubles fonctionnels non spécifiés, regroupés sous la dénomination générale de troubles somatoformes. Dans cette même classification, la question psychosomatique n'est posée comme telle qu'au travers de la notion de facteurs psychologiques affectant les conditions physiques, où sont notamment évoqués les mécanismes de coping. [...]

[...] Lettre à Karl Groddeck du 5 juin 1917. L'intérêt de la psychanalyse, : l'intérêt pour la philosophie, Paris, Retz FREUD BREUER J., Études sur l'hystérie (1895). Paris, PUF FREUD BREUER BERMAN BREUER J., Études sur l'hystérie. Presses universitaires de France GRODDECK G., Le livre du Ça (1923). Traduction franÇaise, Gallimard 14-15. MARTY M'UZAN M., La pensée opératoire. Revue franÇaise de psychanalyse MARTY FAIN M'UZAN DAVID C., Le cas Dora et le point de vue psychosomatique. Revue franÇaise de psychanalyse, 32(4) 679-714. [...]

[...] D'autres auteurs, tels que Charcot, Freud ou encore Groddeck, contribuent de manière significative au développement des connaissances venant expliquer comment la maladie peut découler de troubles psychologiques. Ces travaux intéressent alors d'autres auteurs qui s'interrogent sur les liens entre la vie émotionnelle, psychique et le corps. Ainsi, au cours du 20° siècle et sous l'influence de Marty, M'Uzan, David, & Fain et de French en France, French, Alexander, & Dunbar aux Etats-Unis, le champ de la psychosomatique se développe. Les recherches en médecine psychosomatique mettent alors l'accent sur l'interprétation psychanalytique de divers problèmes de santé. [...]