Fiche de lecture très succincte de La Tyrannie de la pénitence : Essai sur le masochisme occidental - Pascal Bruckner
Le sentiment de la faute et de la pénitence qui caractérise l'Occident aujourd'hui trouve son origine dans la conception chrétienne du péché originel (idée de la rédemption). Les idéologies laïques d'après Nietzsche hérité de cette conception mais l'ont surchristianisée. La damnation et le remords envahissent les esprits et l'Occident en est arrivé à vouloir le remords, et son corollaire la pénitence.
[...] L'immigration ne serait que le remboursement de cette dette. Cela donne lieu à une survalorisation de la victime (dotée du double pouvoir d'accuser et de réclamer). La mémoire devient un instrument politique, dans laquelle s'instaure une course au martyre. Se crée ainsi un appel d'air pour réclamer et alimenter sans fin le procès de l'Occident. Cette pratique incite d'autres minorités au sein même de l'Occident à se présenter en plaignantes pour des outrages réels ou imaginaires (discrimination sexuelle et autre). [...]
[...] Ce remords et cette pénitence interdisent de juger l'autre. Et si même l'autre est reconnu comme mauvais, la faute ne peut en incomber qu'à l'Occident. Par ses fautes, ses très grandes fautes l'Occident mérite la haine des autres. De surcroît, cet anti-occidentalisme instille le relativisme et le doute destructeur. La condition du bonheur universel résiderait dans la mort de l'Occident. Il en ressort que cette jouissance de déséquilibré résulte plus de la haine de soi que de l'amour des autres. [...]
[...] Cela va très loin, car la critique-condamnation de l'Occident s'attaque à son être même et fait le procès de son histoire qui ne pouvait dans sa logique que l'amener aux crimes hitlériens et staliniens. De toutes les nations la France est celle qui incarne à l'outrance les maladies de l'Europe. La collaboration, la colonisation et de l'esclavage la mène de repentances en repentances. Cela donnerait droit à l'octroi d'une créance illimitée aux étrangés et immigrés, des ex-colonisés et de leurs descendants. [...]
[...] Depuis 1990, il est maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris. Il collabore au Nouvel Observateur et au Monde. On retient de lui : Parias, ou la tentation de l'Inde, Lunes de fiel (adapté à l'écran par Roman Polanski), et Les Voleurs de beauté (Prix Renaudot en 1997). Parmi les essais, citons :La Tentation de l'innocence (Prix Médicis de l'essai en 1995), Le Sanglot de l'homme blanc, charge influente contre les dérives narcissiques et destructrices qui seraient, selon lui, celles du tiers-mondisme, La Tyrannie de la pénitence : Essai sur le masochisme en Occident, publié en octobre 2006 La Tyrannie de la pénitence : Essai sur le masochisme occidental Résumé de l'œuvre : Le sentiment de la faute et de la pénitence qui caractérise l'Occident aujourd'hui trouve son origine dans la conception chrétienne du péché originel (idée de la rédemption). [...]
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