Zola, Maupassant, Bel-ami, protagoniste, naturalisme, héros, personnage, représentation
Dans l'un de ses textes théoriques, Zola en vient à la conclusion que le Naturalisme, mouvement littéraire fondé sur la médecine et les sciences, tue le héros. Dans ce courant, les romans deviennent une activité expérimentale, et il en déduit que « fatalement », soit inévitablement, la mort vient trouver le héros. Cependant, le verbe « tuer » n'évoque pas forcément une mort physique, mais paraît plutôt être une image pour montrer que l'aspect héroïque du protagoniste est brisé. Le Réalisme, sur lequel est fondé le Naturalisme, s'appuie sur la vraisemblance. « Le Naturalisme, fatalement, tue le héros » signifie alors que ce mouvement nous éloigne de l'idéal d'un personnage héroïque, mais se base sur l'homme avec tous ses défauts.
[...] Carmen est une femme magnifique, comme Georges Duroy, et elle séduit des hommes pour obtenir ce qu'elle désire. Bien que leurs personnalités soient similaires, leurs fins s'opposent : Carmen finit tragiquement, alors que dans Bel-Ami, Duroy est à l'apogée de son succès. On viendrait même à se demander pourquoi les fins sont contraires dans le cas de deux personnages si semblables. On suppose que Bel-Ami, étant un roman naturaliste, Maupassant a voulu faire passer le message que le mal triomphe sur le bien dans la société parisienne de son temps. [...]
[...] Comment Maupassant tue-t-il l'héroïsme de son personnage pour qu'il incarne les vices des hommes dans son ?uvre ? Nous aborderons dans un premier temps le sujet du protagoniste cynique et superficiel, puis nous évoquerons l'arrivisme et les manipulations utilisées par ce dernier pour atteindre les sommets. Le protagoniste cynique et superficiel Tout d'abord, Georges Duroy peut être qualifié de personnage cynique et superficiel. Il incarne en effet les 7 péchés capitaux : l'orgueil, la paresse, la gourmandise, la luxure, l'avarice, la colère et l'envie. [...]
[...] L'essor de la presse offre à Duroy, tel l'excellent écrivain qu'il est, la possibilité de réduire la réputation de n'importe qui à néant en seulement quelques mots. Mais s'il parvient réellement à atteindre les sommets, c'est parce que Georges Duroy est un homme rusé et sournois qui fait preuve d'arrivisme. Son ambition est impressionnante et entraîne son succès. Il ne se laisse pas détourner de ce qu'il veut au plus profond de lui, et bien qu'il ait de nombreuses relations charnelles, il ne se laisse pas aveugler par les sentiments. [...]
[...] Il est intéressant de noter qu'en plus d'être un personnage perfide, Georges Duroy est aussi un homme très superficiel. Il accorde une grande importance à son apparence et à la manière dont il est perçu par les autres. Maupassant le décrit comme un homme charmant et séducteur, possédant une moustache qui fait tout son « sex-appeal », pour démontrer son égocentrisme et sa vanité. Les miroirs sont plusieurs fois représentés dans Bel-Ami ; devant eux, Duroy se ridiculise auprès des lecteurs par les longs moments qu'il passe à s'admirer. [...]
[...] Conclusion Pour conclure, Maupassant tue l'héroïsme de son personnage pour qu'il incarne les vices de l'homme en le présentant comme cynique et superficiel. Il le fait apparaître comme possédant les sept péchés capitaux : orgueilleux, paresseux, gourmand, avare, colérique, envieux et fou de luxure. L'auteur le dépeint comme violent, physiquement et mentalement, et superficiel. Il justifie son succès par la manipulation des femmes et même de la presse, grâce à son rang. Mais surtout, il brise l'héroïsme en montrant son égoïsme et ses impitoyables stratagèmes pour parvenir à ses fins. [...]
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