USA, John Dos Passos, condition humaine, critique sociale, technique littéraire, narraiton, journalisme, politique, société, caractéristique journalistique, registre journalistique
Dans ce commentaire composé dont la problématique est "Quelle est la signification de la représentation de la vie du journaliste pour cet extrait ?", il revient d'analyser la fonction du personnage dans l'oeuvre en explorant comment Dos Passos utilise le personnage du journaliste comme un moyen de narration, et comment la vie du journaliste sert de critique sociale dans l'ensemble de l'oeuvre.
[...] D'ailleurs, à la fin de cet extrait, sa mort racontée reflète le tragique de son destin. L'échec de son aventure est ici renvoyé à un principe extérieur, celui de l'ordre politique établi qui préside à l'époque. « Reed écrivit ; fut chargé de mission (il y avait des espions partout), travailla à en crever, attrapa le typhus et mourut à Moscou ». Lorsque le registre narratif est employé (comme en témoigne l'usage du passé simple), c'est pour relayer sa mort tragique au travail. [...]
[...] Toujours est-il que le style journalistique est parfois contrebalancé par la reprise du narratif. Les temps utilisés dans cet extrait donnent à voir cet aller-retour entre la parodie du journalisme et le retour au récit. À la suite de cette longue description caractérisant le personnage dans laquelle l'imparfait comme temps de la narration préside, on retrouve soudainement un retour au présent devient une injure », « on sait maintenant ») et à l'impératif (« Embarque », « parcours », « aie » p. 21). L'auteur s'adresse directement au lecteur par l'intermédiaire du personnage et appelle à l'aventure et à la découverte de soi. [...]
[...] Conditions de santé et de guerre sont ici représentées de manière visuelle : énumération de l'horreur comme si les mots ne pouvaient être suffisants à la critique sociale de ceux qui décident de la guerre et de ceux qui la font. Donner à voir les faits et les personnes tels qu'ils sont ainsi que rendre hommage aux personnes ordinaires se trouve être au c?ur de cette ?uvre. L'écriture journalistique prend alors tout son sens : il est question de montrer pour convaincre. [...]
[...] La description fidèle de la réalité de la guerre ne suffirait pas à la comprendre. L'auteur mobilise ainsi toutes les figures de style visuelles : si s'en tenir aux faits suscite la réflexion (cf. partie III. on assiste ici à une interprétation émotionnelle du ressenti du personnage. Le discours critique est omniprésent, mais tacite. On voit combien Jack Reed incarne une vision politique plutôt qu'il ne l'expose : ce sont ses actes et son schéma de pensée qui donnent à voir cette critique sociale. [...]
[...] On retrouve à de nombreuses reprises la voix anonyme des titres de journaux et les refrains de chansons populaires. Cette ?uvre littéraire ne caractérise pas le roman avec une thèse à la clef, mais se trouve plutôt collée au reportage. Le personnage semble incarner l'?il d'une caméra qui enregistre et relate les faits. Il expose notamment les conditions indignes dans lesquelles les ouvriers et les pauvres sont plongés comme on le voit nettement avec cette citation : « mais il rencontrait sans cesse des clochards des ouvriers des types costaux qui lui plaisaient des pas-de-chance des pas-de-travail pourquoi pas la révolution ? ». [...]
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