FLE Français Langue Étrangère, sociolinguistique, politique linguistique, didactique des langues, pédagogie, Suisse, plurilinguisme
Il s'agit d'une réflexion analytique comprenant des arguments et idées illustrés par des exemples issus d'expériences professionnelles, d'oeuvres littéraires, etc.
[...] Cela me fait penser aux politiques linguistiques récentes en France qui ont mis l'accent sur la préservation des langues régionales avant qu'elles ne disparaissent pour toujours. De fait, comme la France avait auparavant voulu éradiquer les langues régionales jugées inférieures à la langue française, peu à peu les locuteurs disparaissaient et leur langue s'éteignait avec eux. Heureusement, dans les années 1950, avant que toutes les langues régionales aient disparu, la France a fait un changement radical de politique linguistique afin de redonner de la valeur aux langues régionales qui sont aujourd'hui considérées comme un trésor national. [...]
[...] Maintenant que nous savons que les politiques linguistiques de chaque pays ont un impact sur l'utilisation des langues par les individus, nous allons considérer la situation en Suisse. La situation de la Suisse est particulièrement intéressante car ce pays est marqué par le plurilinguisme avec ces quatre régions linguistiques : la Suisse alémanique, la Suisse romande, la Suisse italienne et la Suisse romanche. Dans chacune d'entre elles est parlée une langue nationale : le français, l'allemand, l'italien ou le romanche. [...]
[...] Suite à ces mesures, il est évident que les langues régionales ont de moins en moins été utilisées dans le quotidien et dans les familles qui refusaient d'enseigner leur langue aux plus jeunes pour les protéger des représailles. Ainsi les langues régionales ont perdu des locuteurs jusqu'à devenir très rares. Les personnes vivant à l'époque des mesures contre les langues régionales étaient conscientes de la politique linguistique d'assimilation mais elles devaient respecter les lois sous peine de sanctions. Puis peu à peu, les générations suivantes n'avaient plus conscience de cela puisqu'elles n'avaient pas vécu le changement et l'interdiction de l'usage de leur langue. Cela a perduré jusqu'aux années 1950 lorsque la politique linguistique a de nouveau changé. [...]
[...] Cependant le professeur de philosophie sociale et politique Helder De Schutter critique cette manière de vouloir préserver les langues minoritaires. Il écrit qu'en appliquant un principe de territorialité, les Etats considèrent que les régions linguistiques sont homogènes et ne prennent pas en compte les individus qui ne parlent pas la langue préservée. Cela peut créer des injustices et de la discrimination car en voulant prendre en compte une langue et ses locuteurs et en les proclamant officiels dans la région, on ignore les locuteurs des autres langues qui vivent également dans cette région. [...]
[...] En effet, nous avons pu voir que le romanche a perdu une quantité importante de locuteurs en seulement trois décennies mais il reste une langue nationale au même titre que les trois autres langues. Un autre objectif de la politique linguistique de Suisse est de promouvoir le plurilinguisme de son territoire. Or les personnes qui parlent le plus de langues sont les migrants car ils doivent apprendre une des langues nationales au minimum pour pouvoir s'intégrer à la société et avoir la possibilité de travailler. Alors la loi promeut le plurilinguisme mais applique un principe de territorialité avec une seule langue nationale par canton dans la grande majorité du pays. [...]
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