L'État et la nation

Thèmes abordés

État nation, Etat moderne, monopole d'État, éléments constitutifs d'un État, Moyen-âge, Norbert Elias, Charles Tilly, Weber, Saint Thomas d'Aquin, John Locke, John Rawls, Thomas Hobbes, Jean-Jacques Rousseau, État providence, contrat social, Pierre Clastres, Ernest Lavisse, nation, nationalisme, souverainisme

Résumé du document

L'État est-il un phénomène moderne ?
La réponse varie selon les auteurs. Certains historiens estiment qu'il a existé des États dans l'Antiquité (exemple : les cités grecques peuvent être considérées comme des États). Certains anthropologues ou archéologues évoquent l'existence des États dès la fin du néologique en Mésopotamie (-4000 ans).
Cependant, d'autres historiens estiment que l'État, tel qu'on le comprend aujourd'hui, est apparu plus récemment, à partir du XIIIe siècle.
La science politique étudie la naissance de l'État européen moderne tel qu'il est apparu après la période du Moyen-Âge.

Extraits

[...] Conclusion du chapitre : L'analyse de l'État appelle deux compléments : Une analyse des diverses formes de l'État, donc des grands types de régime. C'est la suite du cours sur la démocratie puis l'autoritarisme et le totalitarisme. Une analyse des diverses modalités de compétition pour la conquête des fonctions électives au sein de l'État. C'est ce que nous verrons avec les cours sur les partis et le vote. [...]

[...] Un élément moteur : la guerre Cet auteur explique la guerre joue un rôle clé dans la formation des États modernes. Il s'agit de la guerre intérieure (pour imposer la souveraineté de l'État sur tout le territoire) et de la guerre extérieure (conquête). C'est donc la guerre qui justifie et qui rend nécessaire l'accumulation et la concentration de la contrainte et du capital. C'est la guerre qui justifie également la mise en place d'un système fiscal, cela implique la mise en place d'une fonction publique étendue. [...]

[...] C'est à ce niveau que le nationalisme a produit, historiquement, un sentiment de compétition entre les nations. Il nourrit la culture démocratique avec l'identification d'un peuple et d'une souveraineté qui lui est attachée. La nation est alors souvent perçue comme une essence intemporelle liée à des valeurs spécifiques (définition essentialiste) A ce niveau, ce n'est donc pas un programme politique ou une revendication de la part des parties mais un sentiment partagé par l'ensemble des citoyens. Ce type de position peut être amené à développer une logique excluante, xénophobe ou raciste : rejet d'une partie de la population jugée extérieure à la nation. [...]

[...] Sur le plan de la justice l'État doit assurer le respect des libertés de base ainsi que l'égalité dans les opportunités (conception de la justice selon laquelle tout le monde doit être sur la même ligne de départ puis il peut y avoir des « riches » et des « pauvres » tant que tout le monde a eu les mêmes opportunités au départ) Sur le plan socioéconomique, l'État doit assurer également que les inégalités socioéconomiques bénéficient à l'ensemble de la société (réparation) Sur le plan du pluralisme politique et religieux, RAWLS défend un État minimal et neutre, qui évite de privilégier une religion ou une doctrine politique. Globalement on peut rapprocher RAWLS à des justifications d'État-providence. IV- Les contestations de l'État A. Un précurseur : Rousseau Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Du contrat social, 1762. [...]

[...] Les justifications contractualistes Thomas HOBBES (1588-1679), Le Léviathan, 1651 Tous ces auteurs partent du principe de l'état de nature, et pour Hobbes cette idée est une catastrophe car c'est un état conflictuel (car on s'entretue). Pour sortir de cette situation, les individus finissent par s'entendre il faut un accord des individus pour assurer leur sécurité et donc pour cela il y a un abandon de tous leurs droits, libertés pour l'État. Ce qui mène à un État absolutisme et sécuritaire mais un État qui est consenti. Ce dernier est à l'origine du fait que sans État on est voué à s'entretuer, également du fait que la sécurité passe avant la liberté. [...]