L'asymétrie d'information - publié le 15/04/2008

Résumé du document

Cours de Gestion (Licence) sur l'asymétrie d'information.

Extraits

[...] L'asymétrie d'information porte donc ici sur le niveau d'effort de l'une des parties. Ce niveau d'effort est difficile à vérifier et à contrôler. L'entreprise se trouve confrontée en permanence à ce problème d'aléa moral notamment dans le relation d'emploi. Cette dernière peut en effet être appréhendée comme une relation d'agence dans laquelle un principal (employeur) demande, sur la base d'un contrat, à un agent (l'employé) d'accomplir pour son compte un certain service. Ce service implique de déléguer à l'agent une certaine autorité de prise de décision. [...]

[...] C'est une forme du problème principal-agent qui désigne un ensemble de problèmes rencontrés lorsque l'action d'un acteur économique, désigné comme étant le principal dépend de l'action ou de la nature d'un autre acteur, l'agent sur lequel le principal est imparfaitement informé. Il s'agit donc d'étudier les conséquences d'une asymétrie d'information. L'aléa ou risque moral (moral hazard) signifie que l'incertitude qui résulte de l'asymétrie informationnelle va jouer de manière ex post sur la transaction. Une fois recruté, l'employé peut ne pas respecter les engagements ou efforts que vous escomptiez en tant qu'employeur et il vous est difficile de savoir s'il en a été ainsi ou non. Il s'agit d'un problème d'observabilité ex post. [...]

[...] Lorsque la capacité d'engagement des deux parties n'est pas garantie, la réalisation du contrat nécessite de réfléchir à des procédures de surveillance et de mise en confiance. Les coûts engagés (coût de surveillance, coût de lise en confiance) entrent en effet dans les coûts d'agence. Compte tenu de ces hypothèses, plusieurs possibilités de contrats peuvent être envisagées. Rémunération fixe et niveau d'effort observable : si l'employé et son employeur le fixent dans le contrat comme étant égal à le salarié ne sera payé que si e=1. [...]

[...] Dans la plupart des cas, il est très difficile à l'employeur d'observer et d'apprécier ces niveaux. Il ne peut donc que constater le résultat associé au travail du salarié, c'est-à-dire sa performance. Pour l'employeur, le problème consiste bien à inciter le salarié à faire des efforts. Partant de l'idée que la rémunération est le facteur déterminant du comportement du salarié, l'employeur va donc inciter l'employé à accroître l'intensité de ses efforts mais aussi à élever les informations privées qu'il détient. [...]

[...] L'exemple classique est fourni en matière d'assurance. Le contrat est par nature aléatoire, c'est-à-dire que l'assureur couvre un risque dont il ne peut qu'estimer la probabilité de survenance. Or, le fait d'être garanti peut accroître la prise de risque de la part de l'assuré. En supposant qu'une compagnie d'assurance accepte d'assurer les automobilistes contre les amendes et frais liés aux excès de vitesse, le risque est grand pour l'assureur de voir ses assurés rouler encore plus vite (et donc de devoir payer plus d'amendes) en raison même de l'assurance. [...]