Fiche de lecture sur l'ouvrage de Pierre Hassner: La violence et la paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique
Entre les Etats comme à l'intérieur des sociétés, le progrès de la civilisation ne consiste pas à supprimer la force mais à la domestiquer pour la faire servir à sa propre négation, P. Hassner.
[...] Face à ce chaos peut-on au moins compter sur un gouvernement mondial destiné à réguler ces flux ? Il n'en est rien, ou du moins en est-on très loin. A défaut de gouvernement mondial, bénéficie-t-on alors d'une autorité internationale fondée sur un accord entre les grandes puissances ? Guère davantage. En effet, dans l'ordre actuel dominé par les rivalités de puissance, l'universel s'insère selon un triptyque : conscience commune (sur l'intolérable), experts (autorités indépendantes), concert (consensus des grandes puissances). Mais, pour P. Hassner, cela ne suffit pas à fonder une véritable organisation internationale. Aussi, si P. [...]
[...] Plusieurs éléments donnent à penser que la déstabilisation par l'ouverture pressentie par P. Hassner est loin d'être inéluctable : La plupart des PECO se sont dotés d'une législation sur les étrangers conforme aux normes européennes. En effet, plus que les migrations Est/Ouest, ce sont les migrations des voisins des PECO (Russie, Ukraine, Biélorussie mais aussi Proche-Orient ainsi que les pays d'Afrique) vers ces derniers qui sont le plus à craindre, les PECO jouant alors le rôle de plaque tournante, d'intermédiaire entre ces migrants extra-européens et l'Europe de l'Ouest. [...]
[...] Hassner relève davantage de l'impertinence et du statut du rat que de la critique éclairée et pertinente. C'est donc avec énormément d'humilité et une once d'incertitude que nous abordons cette partie critique Mais avant, qu'on nous permette de commencer par l'inverse, par un jugement dithyrambique de celui qui influençât certainement le plus P. Hassner et que nous saurions désavouer : Dans je ne sais quelles circonstances, P. Hassner, qui fréquentait parfois mes cours, fit un exposé brillant, étourdissant sur Thucydide. [...]
[...] Plus globalement, le repli sur soi n'est pas caractéristique de la seule Europe de l'Ouest. Il est susceptible d'affecter toutes les sociétés qui sont concernées par l'ouverture, cette dernière engendrant son contraire. C'est dire que plus la présence de l'extérieure est inévitable, plus la recherche identitaire et communautaire est forte. Alors même que les identités culturelles sont gommées par la modernisation, l'uniformisation des modes de vie, on invente une identité culturelle exagérée et artificielle pour pouvoir s'opposer aux autres et faire valoir une différence d'autant plus irréductible qu'elle est faible et, en réalité, imaginaire. [...]
[...] Hassner, une des clefs permettant de comprendre cette dialectique du bourgeois et du barbare est un déficit du politique à l'intérieur des sociétés actuelles et, plus encore, sur le plan international. C'est donc d'un défaut plutôt que d'un excès de politique dont nous souffrons. Aperçu critique de l'ouvrage. Alors que le temps rassurant du résumé analytique se clôt, celui de ce que Marx nomme la critique des rats (cité par P. Hassner) commence, avec tout ce qu'il implique d'inconfort, d'hésitations et d'incertitudes. Car si la critique est en règle générale on ne peut plus louable et bienvenue, objecter aux analyses de P. [...]
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