Édité en 1630, L'honnête homme ou l'art de plaire à la Cour de Nicolas Faret connaît un immense succès et devient pour les gens à la mode une Bible des bonnes manières. Avocat de formation, Nicolas Faret (1596-1646) se propose deux buts : définir des méthodes pour faire bonne figure à la Cour et dans les salons, mais aussi dégager un idéal de conduite fondé sur la modération, la simplicité et le respect des autres (...)
[...] Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions, que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul; il avait un enjouement qui plaisait également aux hommes et aux femmes, une adresse extraordinaire dans tous ses exercices, une manière de s'habiller qui était toujours suivie de tout le monde, sans pouvoir être imitée, et enfin un air dans toute sa personne qui faisait qu'on ne pouvait regarder que lui dans tous les lieux où il paraissait. [...]
[...] Conclusion L'idéal de l'"honnête homme", en prônant un alliage judicieux de culture générale, de bon goût et de politesse, cherche à faire en sorte que l'homme réalise pleinement sa définition antique: celle d'"animal raisonnable". Ainsi, selon la formule de Boileau, l'honnête homme doit "savoir et converser et vivre". Le duc de Nemours, dans la Princesse de Clèves de Madame de Lafayette (1678) est un parfait exemple d'honnête homme: "Ce prince était un chef-d'oeuvre de la nature; ce qu'il avait de moins admirable, c'était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. [...]
[...] Il devient ainsi le guide et le théoricien des mondains. La formule "honnête homme" sert à définir un idéal, celui de l'homme du monde, de l'homme de cour, idéal façonné par les salons parisiens, l'ambiance de la cour et la littérature du temps. Elle renvoie à un comportement en société. Il y a peu de différence entre "honnête homme" et "gentilhomme". L'honnêteté qualifie d'abord l'appartenance à une élite sociale par opposition aux roturiers, aux "canailles" qui n'ont pas d'honneur, mais c'est aussi une notion morale. [...]
[...] Le modèle de l'"honnête homme" diffère de celui du "courtisan" qui le précédait. Alors que l'idéal du "courtisan" est un idéal de masque, celui de l'"honnête homme" est un idéal de visage. En effet, la politesse mondaine devient une sorte d'obligation morale: ainsi, La Rochefoucault écrit dans ses Maximes "Je ne vois rien de si beau que la noblesse du coeur et la hauteur de l'esprit; c'est de là que procède la parfaite honnêteté, que je mets au-dessus de tout, et qui me semble à préférer pour l'heur de la vie à la possession d'un royaume. [...]
[...] Dans une autre pièce de Molière, l'Ecole des Maris, Ariste décrit ainsi la mesure de l'"honnête homme": "L'un et l'autre excès choque, et tout homme bien sage doit faire des habits ainsi que du langage, n'y rien trop affecter, et sans empressement, suivre ce que l'usage y fait du changement". L'art de se vêtir doit à la fois suivre la conformité sociale dans un idéal de mesure et préserver la singularité de l'individu qui peut ainsi être remarqué (le "je-ne-sais- quoi"). IV) Le rejet du pédantisme: plaire avant tout L'honnête homme a des connaissances dans tous les domaines mais ne doit surtout pas ennuyer. Il doit plaire à tous et savoir s'adapter à son auditoire. Il doit ainsi fuir toute spécialisation excessive. [...]
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