Discours de la servitude volontaire, La Boétie, esclavage, tyrannie, révolte, domination, pouvoir, liberté, HLP Humanités Littérature Philosophie
Dans ce traité fulgurant, écrit à dix-huit ans, il interroge une réalité politique et humaine paradoxale : comment des peuples entiers peuvent-ils accepter, parfois avec ferveur, de se soumettre à un pouvoir tyrannique ? Ce n'est plus la force brute qui opprime mais une soumission intériorisée, consentie, voire désirée. Dès lors se pose une question vertigineuse, d'une actualité intacte : comment peut-on être esclave sans le savoir ?
[...] C'est accepter la cage comme une maison, le maître comme un guide. La servitude volontaire, selon La Boétie, n'est pas imposée par la violence, mais acceptée par l'habitude, entretenue par l'illusion, perpétuée par le confort. Mais à cette servitude douce répond une arme silencieuse et puissante : la conscience. À la question « comment être esclave sans le savoir ? », La Boétie répond en oubliant que l'on peut être libre. Il nous revient donc de nous souvenir. Et parfois, de désobéir. [...]
[...] Discours de la servitude volontaire - Étienne de La Boétie (1576) - Comment être esclave sans le savoir ? « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » En cette sentence tranchante, La Boétie, jeune humaniste du XVIe siècle, résume l'essence même de sa réflexion dans Le Discours de la servitude volontaire. Dans ce traité fulgurant, écrit à dix-huit ans, il interroge une réalité politique et humaine paradoxale : comment des peuples entiers peuvent-ils accepter, parfois avec ferveur, de se soumettre à un pouvoir tyrannique ? [...]
[...] Ce qui rend cette servitude d'autant plus pernicieuse, c'est qu'elle ne se présente pas comme une souffrance, mais comme un ordre stable, une vie « normale ». Le tyran n'impose pas seulement la peur ; il distribue aussi des faveurs, du pain, des jeux. Il se fait père nourricier autant que maître. La Boétie parle de ces « tyranneaux » - petits chefs, intendants, complices - qui bénéficient de miettes de pouvoir et deviennent les relais de la domination. Chacun trouve son compte dans la pyramide, chacun a quelque chose à perdre dans la révolte, même minime : un poste, un privilège, une paix apparente. [...]
[...] Car la servitude volontaire ne tient qu'à une chose : le consentement. Et ce consentement peut se retirer. Il suffit, dit-il, de ne plus servir, de dire non. Ce refus n'est pas toujours un acte spectaculaire ; il commence dans la pensée, dans l'acte de comprendre. Lire, discuter, s'interroger : voilà déjà des gestes de liberté. La Boétie est un penseur du libre arbitre, et même s'il constate la difficulté à sortir de la servitude, il croit en une lucidité possible. L'éducation, l'esprit critique, la culture sont les armes contre l'ignorance. [...]
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