Sonnets, Louise Labé, poésie, poème, passion, amour, pétrarquisme, Renaissance
Louise Labé est l'une des femmes qui ont donné un ton à la fois intime et universel à ses poèmes. Le rôle de l'éducation et de l'instruction de la femme dans ses écrits est incontestable. Louise Labé a fait preuve d'une femme instruite en s'orientant vers l'émancipation. Elle est née à Lyon vers 1524. Ce poème est le sonnet VIII de son recueil publié en 1555. Le poème "je vis, je meurs" exprime une passion amoureuse ardente, un "débat de folie et d'amour", une sorte de dialogue philosophique allégorique. Ce poème est d'inspiration pétrarquiste (influencé par le poète italien Pétrarque), mais elle y introduit une voix féminine singulière et passionnée, qui revendique le droit d'aimer et de souffrir d'amour comme les hommes.
[...] Louise Labé a composé un poème lyrique dans une langue élégante et nourrie de figures d'opposition comme en témoigne l'expression grands ennuis entremêlés de joie"), la femme dévoile ici la grande intensité de son amour tissé à la fois d'("ennuis") et de ("joie"). Ce lyrisme s'incarne à travers un monologue intime reflètant une douleur sourde, mais aussi une musicalité douce et bouleversante. Louise Labé a exprimé ses sentiments avec une sincérité profonde. Elle a fait preuve d'une patience constante en supportant son amour avec une intensité confidentielle, presque héroïque. [...]
[...] Comment la passion amoureuse s'incarne-t-elle dans ce poème ? Nous verrons d'abord comment l'amour peut se transformer en une forme d'exaltation, avant d'analyser comment il glisse vers la douleur de l'attente dans une poésie marquée par la musicalité des vers. I - L'amour à distance : Entre accord et désaccord affectifs : L'antithèse vis, je meurs"), présentée dans le premier vers du poème rapproche deux états fondamentalement opposés, vie et la mort"). Elle traduit un passage irréfutable, inéluctable dans l'existence de la poétesse. [...]
[...] Interprétation : Le verbe ("verdoie"), dénote, l'épanouissement, la renaissance, l'harmonie et surtout le rééquilibre de la femme, après avoir versée des larmes. Cela la cramponne à un ensemble de nouvelles visions, comme une jeunesse vivante, une fécondité émotionnelle, une créativité, une imagination, intenses et toujours inédites. Rime : endure-dure Image : Le verbe ("endure") renseigne sur le caractère audacieux de cette femme. Celle-ci a dû supporter plusieurs tourments douloureux, le vers en plaisir maint grief tourment j'endure"), incarne l'idée de sa force. Ce mot fait écho à par la rime. [...]
[...] Le bonheur prend la forme de la joie qui est liée à une force extérieure, impulsive. Les hyperboles vie m'est et trop molle et trop dure"), poussent la description de son caractère à l'excès pour identifier le déroulement de vie à l'aide de l'adverbe d'intensité ("trop"). B-De l'imitation des codes pétrarquistes à l'expression du moi : Louise Labé a interverti les rôles, en bousculant les codes pétrarquistes traditionnels où l'homme aime une femme lointaine et silencieuse. Cette fois-ci, c'est la poétesse qui idôlatre un homme distant, irréel presque divin. [...]
[...] Interprétation : Le dernier vers fait appel à son état initial, on a l'impression qu'elle s'est habituée au ("malheur"), au point que celui-ci devient son essence, son socle existentiel, dans le sens où dès qu'elle se croit heureuse, et imbue de bonheur, malheureusement, le sentiment de malheur renaît encore, celui-ci est devenu un état stable, familier, voire nécessaire, comme si elle ne pouvait plus vivre en dehors de cette détresse qui la constitue. Il y a aussi une sorte d'acceptation de cette souffrance. Ce poème de Louise Labé parvient à exprimer avec force les contradictions de l'amour passionné, l'Amour est à la fois source de jouissance intense et de souffrance profonde. Cette exaltation anime son existence, tout en la plongeant dans une douleur constante liée à l'attente. [...]
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