Amérique latine, Cuba, Che Guevara, Fidel Castro, révolution cubaine, dictateur, communisme, guérilla, guerre civile
Ce qui frappe d'emblée dans l'histoire de la révolution cubaine, c'est l'ubiquité dans le monde occidental de la figure de Che Guevara, déclinée en une multitude de produits dérivés et qui s'est imposée comme le symbole en même temps que la « marque » d'un idéal romantique de justice sociale, orienté selon un sentiment anticapitaliste. À cette figure s'ajoute celle de Fidel Castro, instigateur de la révolution, qui a concentré tous les pouvoirs pratiquement jusqu'à sa mort en 2016 et incarné aux yeux de l'occident une sorte de dictateur débonnaire et un symbole d'une résistance toujours plus réduite, toujours plus difficile au néolibéralisme et à l'impérialisme américain. Le surnom de « Lider Maximo » que lui a donné la presse occidentale, et peu ou pas usité à Cuba, témoigne par exemple du fossé dans les perceptions entre Cuba et le monde occidental.
C'est pourquoi il est particulièrement intéressant, de manière neutre et dépassionnée, de remonter aux origines de la révolution cubaine menée par Castro, laquelle a conduit à l'établissement de ce qui reste, malgré une ouverture progressive, un des derniers régimes communistes encore existants, pour savoir ce qui l'a rendue possible.
[...] Il semble pourtant que rien ne préparait Cuba au tournant opéré par le régime castriste après 1959, refaçonnant à nouveau une identité cubaine perçue sous le signe de la particularité et de la résistance à l'impérialisme écrasant de son voisin américain. Bibliographie annotée Bloch, Vincent, Cuba, une re?volution, Paris, Editions Vende?miaire, 2016. Dans cet ouvrage, Vincent Bloch s'attache à retracer l'origine de la révolution cubaine selon une approche qui considère Cuba dans le temps long, inspirée par François Furet, et transdisciplinaire, au croisement entre l'histoire, la sociologie et l'anthropologie. [...]
[...] La révolution cubaine (1953-1959) Comment la révolution cubaine a-t-elle été rendue possible ? Quelles sont les conditions économiques et politiques qui ont permis à Castro d'incarner un pouvoir révolutionnaire, conformément ou non aux aspirations démocratiques du peuple cubain ? Et quelle est la part de mythe et de réalité dans le fait de faire traditionnellement correspondre la révolution cubaine avec l'action militaire menée par Castro, selon un récit entretenu par Castro lui-même. Dissocier mythe et réalité, tel est le travail de l'historien, sachant que les faits sont indissociables de leur représentation. [...]
[...] Parallèlement au mouvement révolutionnaire mené par Castro dans la Sierra Maestre, des foyers d'insurrection se constituent en ville, signe du caractère protéiforme, composite, généralisé de la révolution cubaine. Comme tente de le montrer Julia E. Sweig, les actes de sabotage deviennent alors monnaie courante : en février 1958, des groupes commandés par Sergio Gonzalez, surnommé « El Curita », mettent feu à barils de carburant à différents endroits de l'île, manifestations parmi d'autres de la défiance qui s'est répandue à travers la société et qui rend la situation de moins en moins tenable pour le régime de Batista, et qui suggère que le rôle joué par le M-26-7 et l'armée rebelle n'était peut-être pas aussi déterminante que le mythe de la révolution cubaine tel qu'on le connaît, entretenue par le long règne de Fidel Castro, ne le suggère (Sweig 2002 : 125) Nous avons parlé de prospérité toute relative dans l'introduction dans la mesure où la situation économique de Cuba au cours des années 50 témoigne d'une stagnation, qui ne correspond pas à l'augmentation de la population d'augmentation par an à la fin des années 50) et voit, par conséquence, le chômage se creuser au cours de la décennie : en 1957, le taux de chômage est de 16,4% et 17,1% sont considérés sous-employés. [...]
[...] Cambridge, MA: Harvard University Press, 2002. L'ambition de Julia E. Sweig est de reconsidérer le mythe romantique de la révolution menée par Castro et Guevara en s'attachant au rôle joué par une culture révolutionnaire urbaine et souterraine, qui a contribué à la désintégration du régime de Batista. Winocur, Marcos. « Les calculs politiques de la bourgeoisie face à la révolution de Fidel Castro », Le Mouvement Social, vol. no194, no pp. [...]
[...] Dans le même temps, la Fédération des Etudiants Universitaires, dont le chef est Jose? Antonio Echeverri?a, se livre à une critique ouverte du batistazo, et de l'injustice sociale qu'elle perpétue et de ses appuis avec le pouvoir impérialiste américain. L'attaque de la caserne militaire de Moncada le 26 juillet 1953 par Fidel Castro et un peu plus d'une centaine d'hommes se solde par un échec morts et 51 prisonniers du côté révolutionnaire, mais contribue à poser les jalons du mythe révolutionnaire et romantique cubain, incarné par une jeunesse fougueuse, se présentant comme une alternative au pouvoir bourgeois des « authenticos » et à celui de Batista, inféodé à l'Amérique et aux grand propriétaires terriens. [...]
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