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Exemples de sujets de dissertation en Philosophie sur la justice

La justice est l'un des thèmes centraux du programme de philosophie de terminale. La vie en société impose en effet de se questionner non seulement sur l'origine et sur la mise en place « technique » de la communauté humaine, mais également sur les valeurs et les normes que reflète cette forme de vie. La justice est également une notion complexe, puisqu'elle peut poser des questions techniques intéressant les magistrats, les avocats, les législateurs, mais qu'elle concerne aussi un grand nombre de situations qui interpellent tous les individus. Réfléchir philosophiquement à la justice, c'est donc s'intéresser à l'amélioration de la vie en commun, mais également se questionner sur sa propre conduite vis-à-vis des autres, des lois et des institutions, questionnement dont le citoyen éclairé ne peut faire l'économie.

Exemples de sujets de dissertation en Philosophie sur la justice

Credit Photo : Freepik stories

 

Sujet 1 - Y a-t-il un droit du plus fort ?

On peut être tenté de croire que le monde humain, comme le monde de certains animaux, est structuré par des rapports de force : les forts imposent leur loi par la violence ou la menace, les faibles obéissent par crainte. Nous le savons trop bien, notre monde ressemble parfois à ces jeux de pouvoir. Mais si le fort peut imposer sa loi, en a-t-il pour autant le droit ? Le sujet invite à explorer ce qui justifie la domination de ceux qui sont au pouvoir, pour peut-être découvrir avec Rousseau que le droit du plus fort est une expression fondamentalement contradictoire (Le contrat social).

Sujet 2 - Être juste, est-ce obéir aux lois ?

Lorsqu'on vit dans une société civile, il peut être tentant de croire que le respect scrupuleux des lois édictées par le législateur fait de nous une bonne personne. Mais si la justice est la recherche du rapport adéquat à mes semblables, est-il certain que la loi est toujours le meilleur guide pour savoir comment me comporter avec les autres ? N'y a-t-il pas des cas où être juste, c'est prendre le risque de désobéir aux lois pour suivre son sentiment intime de la justice ?

Sujet 3 - Qu'est-ce qu'une loi injuste ?

« Loiinjuste » semble être une contradiction dans les termes. Quel est en effet le but des lois, sinon de faire régner la justice là où auparavant était l'injustice ? Pourtant, nous savons que tous les législateurs ne veulent pas le bien de leurs concitoyens, et que des lois peuvent être mauvaises parce qu'elles sont mal faites, ou édictées par des personnes malveillantes. Mais sur la base de quel critère peut-on dire qu'une loi est injuste, alors que c'est précisément le rôle des lois, semble-t-il, de nous dire ce qui est juste ?

Sujet 4 - Une société juste peut-elle accepter les inégalités ?

Depuis longtemps, les philosophes cherchent à penser une société idéale, constatant que les sociétés réelles sont perfectibles, et ne tiennent pas toutes leurs promesses. Mais une société idéale est-elle une société où règne l'égalité, comme on le pense souvent spontanément ? Pourtant, si Thomas More, dans son Utopie envisage de faire participer tout le monde au travail, il ne se soucie pas outre mesure de l'égalité entre hommes et femmes. De même, Platon, lorsqu'il brosse le portrait de la Cité Idéale dans la République, assume qu'elle soit une société inégale. Les inégalités sont-elles une entorse à la justice, ou bien y a-t-il des inégalités souhaitables qu'on peut tolérer, voire rechercher, comme le pensait John Rawls ?

Sujet  5 - Peut-on tout pardonner ?

Le pardon semble être une valeur importante pour les êtres humains, et se présente de plus comme une nécessité pour vivre en société, car il serait impossible de vivre ensemble en se tenant rancune de chaque vexation, injure ou faute. Le pardon peut même sembler une marque de supériorité, comme Corneille le montre avec force dans Cinna. Mais n'y a-t-il pas des crimes que l'horreur rend imprescriptibles, donc impardonnables, comme le suggère Jankélévitch ? Doit-on accepter de pardonner aux criminels de guerre et aux monstres, au risque peut-être de brouiller la frontière entre des crimes de gravité très différente ?

Sujet 6 - Obéir aux lois, est-ce renoncer à sa liberté ?

La loi se présente d'abord à l'individu comme une contrainte : tu ne dois pas faire cela, même si tu en as envie. La loi semble mettre une limite à ma liberté, en m'interdisant d'aller jusqu'au bout de celle-ci. Au point que l'on peut être tenté, avec l'anarchiste Stirner, de revendiquer que l'on a le droit de faire tout ce qu'on peut, et qu'on ne doit pas accepter de limite à sa liberté. Mais n'est pas au risque, comme le craignait Hobbes dans son Léviathan, de promouvoir une société du pied de guerre permanent, de la lutte de chacun contre chacun ? N'est-ce pas au contraire dans le cadre sûr instauré par les lois que s'expérimente la véritable liberté ?

Sujet 7 - Le droit n'est-il qu'un rapport de force ?

Nous l'avons vu plus haut, le rapport de force semble s'opposer à la justice, parce que le fort n'a pas forcément la légitimité de s'imposer. Mais une question plus troublante peut alors surgir : n'est-il pas possible que les lois soient en fait des outils de domination pour les puissants, qui pourraient par leur entremise imposer leurs propres intérêts en les faisant passer pour quelque chose de juste ? Ce risque, c'est que la justice ne soit qu'une force déguisée en justice pour paraître plus respectable, comme le craignait Pascal dans ses Pensées.

Sujet 8 - La violence peut-elle être légitime ?

Spontanément, la violence nous semble être une injustice, et ce serait le rôle de la justice de nous protéger d'elle. Mais non seulement peut-on observer que la justice elle-même peut faillir à sa mission en nous violentant injustement, comme dans le cas de violences policières excessives, mais encore pouvons-nous observer que la justice n'est rien sans l'usage de la violence, ou au moins, de la menace de la violence. Faut-il penser avec Weber que c'est l'État qui détient le monopole de la violence légitime ?

Sujet 9 - Sommes-nous justes par intérêt ?

Il semble à première vue que la justice réclame de nous d'être désintéressés : être juste, c'est agir conformément à la justice, peu importe si c'est à mon avantage ou à mon désavantage. Mais on peut en réalité douter que les hommes soient capables d'un tel désintéressement. N'est-ce pas finalement par lâcheté que nous agissons justement, parce que nous craignons la sanction sociale et la désapprobation des autres ? Si nous pouvions échapper aux conséquences de nos actes, serions-nous vraiment prêts à être juste de façon désintéressée, comme le demande cyniquement Thrasymaque dans la République de Platon ?

Sujet 10 - Existe-t-il un droit naturel ?

Quiconque voyage se rend rapidement compte que les lois, supposées être justes, donc universellement valables, varient en effet en fonction des pays. La même variation se constate dans le temps à travers l'Histoire, au point qu'on puisse se scandaliser, avec Pascal, que la justice change à ce point de visage quand on passe une frontière. Pour résoudre ce scandale, on peut être tenté de rechercher des règles de justice qui ne varieraient pas, et qui seraient tellement valables qu'elles devraient être partout et tout le temps acceptées. Mais un tel droit naturel existe-t-il ?
 

Sources :

- Pierre CORNEILLE, Cinna.
- Thomas HOBBES, Léviathan.
- Vladimir JANKELEVITCH, L'imprescriptible.
- Thomas MORE, Utopie.
- Blaise PASCAL, Pensées.
- PLATON, République.
- John RAWLS, Théorie de la justice.
- Jean-Jacques ROUSSEAU, Contrat social.
- Max STIRNER, L'unique et sa propriété.
- Max WEBER, Le savant et le politique.

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