Géopolitique, droit maritime international, militarisation des océans, protection des ressources maritimes, responsabilité environnementale, intérêt écologique
Mers et océans, également désignés sous la terminologie de « sixième continent », constituent 70% de la surface terrestre. En 2011, l'ensemble des étendues d'eau représente 1.500 milliards de dollars de chiffre d'affaires et suscite de ce fait des enjeux géopolitiques et économiques majeurs.
Ainsi, il est intéressant d'apprécier comment la mer traduit un imaginaire propre à construire ou à consolider des sociétés entières. En ce sens, selon le spécialiste de la géopolitique des océans, Pierre Royer, « la mer, par son apparence d'infini, est un puissant vecteur de rêve et de dépassement ; et par la discontinuité qu'elle introduit, elle peut aussi contribuer à modeler les esprits et les systèmes d'organisation économiques, sociaux, voire politiques. À cet égard, l'impermanence qui caractérise les espaces océaniques a toujours posé aux sociétés les mieux structurées un défi qui n'est pas seulement technologique » (Royer, 2012).
[...] - P. GAUCHON, S. DELANNOY, J.-M. HUISSOUD, Dictionnaire de géopolitique et de ge?oe?conomie, PUF, collection « Major » XIII-659 p. - J. JUSTE-RUIZ, « Océans et mers », Revue juridique de l'environnement, vol. volume 37, no pp. 669-672. [...]
[...] Par ailleurs, outre le strict contrôle des espaces maritimes et de leurs ressources, s'ajoutent les enjeux relatifs aux points nodaux et routes commerciales, piraterie, littoralisation des activités, flux migratoires, ou même d'information (câbles sous-marins). De fait, à la lumière de notre propos liminaire, nous pouvons nous poser la question suivante : dans quelles mesures les océans sont-ils devenus un enjeu géopolitique et économique de premier plan ? En d'autres termes, comment doit-on apprécier la domination des espaces maritimes et les nombreux enjeux qui en découlent ? [...]
[...] Le constat des limites des ressources maritimes Le constat du caractère limité des ressources maritimes appelle à l'adoption d'une gestion durable de celles-ci. Ont ainsi été mis en exergue l'endommagement des mangroves participant à l'érosion des littoraux du fait de l'utilisation du sable dans la fabrication du verre, des microprocesseurs ou du béton, les risques liés à l'exploitation des hydrocarbures les risques liés aux développement d'énergies renouvelables maritimes telles que les énergies houlomotrice, hydrolienne, marémotrice et thermique (e.g., endommagement de la flore maritime ou des sous-sols marins), la surpêche, les espèces pêchées ayant vu leur population plonger de depuis 1950, certaines étant en voie de disparition avancée notamment du fait des technique de pêche utilisées telles que filets dérivants, pêche à l'explosif, chaluts et radars (le saumon sauvage d'Atlantique, la lotte, le flétan, le thon rouge, l'espadon, etc.), nombre de ces techniques ayant également des conséquences dramatiques sur les fonds marins ; plus inquiétant encore, cinq espèces vivant en profondeur (de 1.200 pieds à plus d'un mile) ont vu leur population connaître un déclin de 89 à en 17 ans de 1978 à 2006.6 2.2. [...]
[...] Selon lui, « les dispositions concernant la conservation et l'exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées en dehors des juridictions nationales ont souffert un certain recul, donnant lieu à un sentiment général de déception » (Juste-Ruiz, 2012). C'est pour cela que la responsabilité environnementale est plus prégnante dans les espaces maritimes territoriales qu'en haute mer dans la mesure où il y a un manque de concertation dans la manne juridique à l'échelle planétaire. En ce sens, la coopération internationale n'est cependant pas toujours aisée. [...]
[...] Contrairement à l'Antarctique, sanctuarisé en 1959, l'exploitation reste libre sur le premier. Le statu quo dont il bénéficiait via de multiples coopérations telle que le Conseil de l'Arctique fondé en 1996 risque d'être menacé du fait de l'émergence des nouveaux enjeux que sont, d'une part, l'axe maritime Nord-Est, Rotterdam-Tokyo permis par la fonte de la calotte polaire, d'autre part, l'exploitation de gisements d'hydrocarbures représentant un quart du stock de réserves mondiales. Dès lors, les États que sont la Russie, le Canada et le Danemark revendiquent chacun la dorsale de Lomonossov comme prolongement de leur plateau continental. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture