Le phénomène sectaire - publié le 07/12/2009

Résumé du document

Les sectes occupent toujours une place importante dans les débats de sociétés. Le phénomène, loin d'être mort, connaît un regain d'intérêt lié à un contexte qui le favorise. La sécularisation des esprits, la quête de nouvelles formes de spiritualité face aux archaïsmes des grandes religions, les déséquilibres sociaux qui marginalisent beaucoup d'individus recherchant alors des guides et des communautés sont autant de facteurs qui font le terreau des sectes. Celles-ci sont pourtant extrêmement difficiles à définir sans équivoque et succinctement.

Etymologiquement, le mot secte vient du latin « secare » qui signifie couper, séparer ou de l'autre racine latine « sequi » qui veut dire suivre. Ce mot n'avait jusqu'à il y a une quarantaine d'années aucun sens péjoratif ; c'est avec l'arrivée des premiers groupes dangereux dans les années 60/70 que le mot secte est entré dans le langage courant pour désigner un groupe dangereux et manipulateur. Ceux-ci ont d'ailleurs généralement une apparence tout à fait honorable, cachée sous des masques le plus souvent honorables comme la charité, la santé, la religion ce qui les rend encore plus durs à découvrir et à dénoncer.

Extraits

[...] On le voit donc, l'organisation qui mène à l'introduction de nouveaux adeptes est un processus sophistiqué, calqué souvent sur des méthodes qui ont fait leur preuve dans le domaine commercial ou dans la propagande politique. Il faut enfin voir comment les différentes familles de sectes répondent aux attentes d'individus qui ne trouvent pas d'autres moyens de les satisfaire qu'en entrant dans une communauté. Quels sont ces thèmes de prédilection répondant à l'individualisation et à la sécularisation des esprits ? Quelles idées ont un impact sur certains individus insatisfaits ? [...]

[...] Comme le disait Ron Hubbard, le père de la scientologie, si l'on veut vraiment devenir millionnaire, le meilleur moyen consiste à fonder une religion Cet aveu a le mérite de nous éclairer sur le dessein final de tout gourou tout en insistant sur le fait que cette ambition ne peut voir le jour que si le maître spirituel est capable de tenir un discours construit, argumenté et plausible. Le phénomène sectaire est en cela aussi extrêmement dur à cerner et à condamner. [...]

[...] Le phénomène sectaire ne porte donc pas atteinte uniquement à l'individu. Il a aussi des répercussions sur la collectivité. L'embrigadement et le sens du sacrifice de nombreux adeptes provoquent des nuisances visant aussi le monde extérieur à la secte. Les méfaits sont aussi plus faciles à appréhender et à enrayer. Ce sont de ces méfaits publics et visant aussi les individus non adhérents à quelque groupe sectaire que ce soit que la société doit se méfier et contre lesquels elle doit lutter en priorité. [...]

[...] Il faut d'abord déraciner l'individu de ses réflexes sociaux, de son éducation qui lui a permis préalablement d'être un individu sociable pour le pousser ensuite dans certains retranchements comme l'enfermement, la privation de sommeil ou les coups qu'il n'aurait certainement pas acceptés avant d'être véritablement intégré dans la secte soit embrigadé et empreint de fascination envers le gourou et de docilité. Ces nuisances pour la collectivité sont parfois passibles de poursuites judiciaires. C'est le cas pour certaines sectes qui incitent aux troubles à l'ordre public, engendrés par des groupes à visée politique, souvent néo- fascistes qui rejettent en bloc et violement la démocratie. [...]

[...] Si le phénomène sectaire peut être vu comme un vers dans la pomme, des solutions existent pour l'enrayer, solutions qu'il faut étendre car ce n'est pas uniquement aux rares victimes qui parviennent à s'en sortir de s'engager pour prévenir le danger. La prévention apparaît comme l'outil principal ici à préconiser. Mieux vaut avertir que punir une fois que le mal est fait. La commission d'enquête parlementaire de 1996 a laissé en suspens de nombreux projets et de nombreuses ébauches de solutions, il conviendrait maintenant de les réaliser. [...]