Extraits choisis, Voyage au bout de la nuit (LF Céline). Quelques uns des plus beaux passages du Voyage... A citer dans n'importe quelle dissert !! (NB : les pages indiqués sont celles de la 'vieille' édition folio). 2 pages.
[...] Il avait offert sans presque s'en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture, l'annihilement de sa propre vie dans cette monotonie torride, sans conditions, sans marchandage, sans intérêt que celui de son bon cœur. Il offrait à cette petite fille lointaine assez de tendresse pour refaire un monde entier et cela ne se voyait pas. Il s'endormit d'un coup, à la lueur de la bougie. Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière. [...]
[...] " (p576) - "On n'est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne." (p577) - "Elle possédait Sophie cette démarche ailée, souple et précise qu'on trouve, si fréquente, presque habituelle chez les femmes d'Amérique, la démarche des grands êtres d'avenir que la vie porte ambitieuse et légère encore vers de nouvelles façons d'aventures . Trois-mâts d'allégresse tendre, en route pour l'Infini . " (p598) - "Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment, ils ont l'air de rien les mots, pas l'air de dangers bien sûr, plutôt de petits vents, de petits sons de bouche, ni chauds, ni froids, et facilement repris dès qu'ils arrivent par l'oreille par l'énorme ennui gris mou du cerveau. [...]
[...] Il dormait comme tout le monde. Il avait l'air bien ordinaire. Ça serait pourtant pas si bête s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants." (p208) - (le coucher de soleil africain, p217) - (NY dans les 1920's et l'adoration du dieu Dollar, p247-248) - "Philosopher n'est qu'une autre façon d'avoir peur et ne porte guère qu'aux lâches simulacres." (p264) - "Ils poussaient la vie et la nuit et le jour devant eux les hommes. Elle leur cache tout la vie aux hommes. [...]
[...] Des mots, il y en a des cachés parmi les autres, comme des cailloux. On les reconnaît pas spécialement et puis les voilà qui vous font trembler pourtant toute la vie qu'on possède et toute entière, et dans son faible et dans son fort . C'est la panique alors . Une avalanche . On en reste là comme un pendu, au-dessus des émotions . C'est une tempête qui est arrivée, qui est passée, bien trop forte pour vous, si violente qu'on l'aurait jamais crue possible rien qu'avec des sentiments . [...]
[...] Ce dénuement, où elle séjournait depuis plus de vingt ans n'avait point marqué son âme" (p324) - "Maintenant qu'il s'agissait d'ouvrir les yeux dans la nuit j'aimais presque autant les garder fermés." (p398) - "On dirait qu'on peut toujours trouver pour n'importe quel homme une sorte de choses pour laquelle il est prêt à mourir et tout de suite et bien content encore. Seulement son occasion ne se présente pas toujours de mourir joliment, l'occasion qui lui plairait. Alors il s'en va mourir comme il peut quelque part . Il reste là l'homme sur la terre avec l'air d'un couillon en plus et d'un lâche pour tout le monde, pas convaincu seulement, voilà tout. C'est seulement en apparence la lâcheté." (p417) - "Les souvenirs eux-mêmes ont leur jeunesse . [...]
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