Construction, diversité et évolution des mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France de 1945 à la fin du XXe siècle - publié le 19/06/2025

Thèmes abordés

Seconde guerre mondiale, mémoires de guerre, France, mai 68, IVe République, Résistance, de Gaulle, génocide juif, négationnisme, devoir de mémoire

Résumé du document

La Seconde Guerre mondiale est un évènement, par sa densité, inépuisable. Elle a couvert la planète, occasionné des massacres et batailles inégalés par leur ampleur, et le plus grand génocide de l'Histoire, le seul qui prit le caractère d'un projet calqué sur un projet industriel froidement planifié, organisé à l'échelle d'un continent. La Seconde Guerre mondiale a abouti à un monde coupé en deux entre le capitalisme et le « socialisme réel ». Elle a suscité un tournant économique et social. Elle a provoqué la décolonisation. Elle a débouché sur l'ère atomique. L'ordre des puissances en a été totalement bouleversé. Elle est donc restée une référence immense dans la pensée.

Extraits

[...] La population française, elle-même, a sauvé de nombreux concitoyens juifs en les cachant spontanément. L'Etat se penchera aussi sur la restitution des biens juifs, objets de spoliation, avec la commission Matteoli, sous le gouvernement de « la gauche plurielle ». Les nouveaux nuages sur une mémoire qui paraissait triompher Malgré les immenses efforts menés, les mémoriaux créés, les musées de la résistance, de nouveaux doutes surgissent. La notion de « devoir de mémoire », est critiquée pour son systématisme et son aspect moral, cérémoniel et sans débat, qui ferait obstacle au rappel d'autres horreurs de l'Histoire (esclavage, colonisation), et l'on assiste à des logiques de concurrence victimaire, parfois. [...]

[...] -Et puis une période de combat triomphal pour la mémoire, où une alliance entre les historiens, les militants de la mémoire, la Justice qui joue un rôle très important, l'emportent sur les négationnistes et obligent l'Etat, lui-même partie prenante de ce travail de mémoire, à redéfinir ses positions. Enfin cette période suscite elle-même ses propres doutes. I - Le temps d'une mémoire très politique, adaptée à la reconstruction de la France A-En 1945, la quatrième République voit le jour, sur la base d'une alliance entre toutes les composantes de la Résistance, qui avaient fait synthèse autour de De Gaulle. Malgré l'épuration, incontournable, les procès de Pétain, Maurras, ou Brasillach, il faut rapidement reconstruire, et réconcilier le pays. [...]

[...] Mais ce triomphe mémoriel ne manque pas, aussi, de provoquer des réactions en retour, offrant des opportunités nostalgiques du nazisme ou du fascisme ou à leurs « idiots utiles » (expression utilisée autrefois par le PCF). Nous en arrivons maintenant à un tournant inéluctable pour la mémoire. Les témoins directs ne sont plus parmi nous, les derniers d'entre eux nous quittent. Nous entrons dans le temps du recours exclusif à l'archive. L'immense travail réalisé par les historiens, et la contribution décisive des témoins sous différentes formes, de l'art au témoignage brut, sont là pour nous rassurer sur la possibilité de préserver la possibilité de penser cette période et de ressentir des émotions à son sujet. [...]

[...] Construction, diversité et évolution des mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France de 1945 à la fin du XXe siècle La seconde guerre mondiale est un évènement, par sa densité, inépuisable. Elle a couvert la planète, occasionné des massacres et batailles inégalés par leur ampleur, et le plus grand génocide de l'Histoire, le seul qui prit le caractère d'un projet calqué sur un projet industriel froidement planifié, organisé à l'échelle d'un continent. La seconde guerre mondiale a abouti à un monde coupé en deux entre le capitalisme et le « socialisme réel ». [...]

[...] Une lutte importante se mènera contre leurs thèses, aboutissant à la Loi Gayssot pénalisant ces menées. 3 - La mémoire tous azimuts : le temps des procès, l'émergence d'une politique de « devoir de mémoire », un Etat interpellé? puis à nouveau des ombres A-La mémoire va trouver un autre moyen que le témoignage ou le documentaire : la Justice. Dans son sillage, naît le concept puissant de « devoir de mémoire » L'action des traqueurs de nazis et de leurs complices aboutit à des évènements considérables en France. [...]