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Bac Spécialité Sciences économiques et sociales - Engagement politique

Dissertation de révision : une société démocratique donne par définition le pouvoir au peuple. Cela implique-t-il nécessairement un engagement politique de la part du peuple ? Peut-on l'expliquer ?

Bac Spécialité Sciences économiques et sociales - Engagement politique

Crédit Photo : Bac spé SES : engagement politique

L’engagement politique se définit comme une somme de comportements individuels ou collectifs qui ont pour trait commun d’être l’expression d’une citoyenneté pensée, réfléchie, organisée. L’engagement politique peut prendre des formes diverses et variées, peut concerner des individus ou des groupes, et être constitué d’actions positives ou au contraire d’abstention de comportements négatifs.

Cela peut concerner par exemple

  • le fait d’aller voter durant une élection,
  • de s’abstenir d’acheter des produits vendus sur AMAZON,
  • de privilégier le local au détriment des grandes surfaces et des géants de l’industrie agroalimentaire,
  • de lutter contre la surconsommation, etc.

Ce ne sont que des exemples et les manifestations d’un engagement politique peuvent être très variables. Nous montrerons à travers ce document la diversité des formes de l’engagement politique, dans une première partie. Nous montrerons ensuite que la démocratie peut ou ne peut pas, selon les critères que l’on considère, impliquer de donner le pouvoir au peuple, ni de le prendre (pour le peuple).


I. La multiplicité des engagements politiques

En réalité, difficile de s’accorder sur l’existence d’un seul engagement politique. Les engagements politiques sont divers, nombreux, variés. Il peut par exemple prendre la forme de la participation à un vote, ou encore celle de l’expression d’une consommation engagée, ainsi que celles, encore plus engagées, de l’activisme ou du militantisme. Ce militantisme peut être partisan, associatif, syndical, et peut alors revêtir des formes très diverses.
Chacun de ces engagements politiques dispose de ses codes propres, de ses objectifs prédéfinis, de sa logique intrinsèque. Il n’existe ainsi pas UN mais bel et bien des engagements politiques. Enfin, l’engagement politique sera forcément très différent s’il émane d’un citoyen « classique », d’un parti politique, d’un groupe militant. Dans tous les cas, l’engagement politique est nettement plus fréquent et plus représenté dans les catégories socio-professionnelles plus élevées. Le capital social et scolaire, ainsi que la confiance en soi et un réseau bien rempli, influencent positivement l’engagement politique.

II. Un engagement politique indispensable dans le cadre d’une démocratie

L’engagement politique est l’une des composantes de la vie en démocratie. La démocratie présuppose en effet que le président est élu, de façon anonyme mais fiable et organisée, par les citoyens ordinaires. Ainsi, un certain engagement politique est indispensable si l’on veut que la démocratie fonctionne correctement. Le président étant élu à la majorité des suffrages exprimés, si de nombreux citoyens s’abstiennent et ne vont pas exprimer leur choix lors du scrutin, alors la démocratie ne fonctionne pas comme elle le devrait, et ne peut s’enorgueillir de représenter les citoyens, du moins pas dans leur majorité absolue. C’est alors l’échec de la démocratie représentative, lors des élections. Ainsi, un manque d’engagement politique en matière de vote et un désintérêt pour les scrutins, semblables à ceux que l’on observe ces vingt dernières années dans le paysage politique français, vient remettre en question à la fois le principe et le fondement même de la démocratie.
Néanmoins, la démocratie continue d’exister même si l’engagement politique est faible, mal réparti, et que beaucoup de citoyens ont boycotté le scrutin, par exemple. De fait, l’abstention est également une forme d’engagement politique et contribue au maintien de la démocratie malgré tout.

III. Dans une démocratie, la participation au scrutin n’est pas le seul engagement politique, mais d’autres engagements politiques apparaissent également comme indispensables

Dans la vie d’une démocratie et d’un citoyen d’un Etat démocratique, l’engagement politique prend plusieurs formes, plusieurs traces, à des moments divers de son existence ou de l’existence de la démocratie en question. En l’occurrence, certes les citoyens sont appelés tous les cinq ans à exprimer leurs choix et à élire leur prochain président. Néanmoins, il existe également toutes sortes d’engagement politiques, bien différents du seul vote dans un isoloir un jour d’élection, qui caractérisent des citoyens de démocratie.
Suite aux élections, les citoyens peuvent mettre en application plusieurs engagements politiques, même en dehors de tout scrutin électoral. Il s’agit alors pour le citoyen par exemple de participer à des réunions locales dans sa commune, concernant les finances locales et les actions à mener. Ou encore de participer à des actions de type délibérative (sondages d’opinions par exemple).
Enfin, les citoyens peuvent choisir de se regrouper dans des partis politiques, des mouvements sociaux, ou encore des groupes d’intérêts. Tous apportent une garantie de bon fonctionnement à la démocratie, et paraissent donc nécessaires à son bon fonctionnement, au même titre que le vote ou l’abstention.
Pourtant, Olson montre dans son ouvrage La logique de l’action collective, en 1965, que les citoyens n’ont pas propension naturelle à s’engager politiquement. D’après lui, la stratégie individuelle la plus rentable est toujours celle du cavalier seul ou du passager clandestin. Sans s’engager personnellement, l’individu espère et attend que les autres le fassent, de façon à bénéficier ensuite lui-même des retombées positives qui arrivent en conséquence de leurs actions. Ainsi, sans engagement politique individuel, l’efficience collective n’est pas atteinte, puisque chacun n’a intérêt qu’à suivre son propre but personnel, en ignorant l’intérêt collectif, souvent supérieur. Olson mentionne également que l’individu mène une analyse individuelle de coût / avantage pour déterminer s’il accepte ou non un engagement politique.
Cela expliquerait pourquoi les actions collectives concertées et organisées sont relativement peu nombreuses : Olson baptise cela le paradoxe de l’action collective. Tous les individus ont intérêt à bénéficier de l’action collective, mais pas tous ont intérêt à y participer et à en assumer les coûts, surtout lorsque le bénéfice potentiel n’est pas garanti (comme cela est souvent le cas dans le cadre d’une action collective). Néanmoins, Olson oublie que tous les individus ne sont pas à la recherche d’un avantage économique, et que d’autres potentiels intérêts (identitaire, social, peuvent être déterminants de leurs actions.
Ces dernières décennies, on assiste à l’émergence de nouveaux mouvements sociaux, qui désignent des combats bien éloignés des traditionnelles discussions syndicalistes très classiques qui ont émaillé la France entre 1936 (année d’obtention des premiers congés payés) et 1968, année de la révolution jeune en France, et du renversement de l’autorité.
Les nouveaux mouvement sociaux ne sont plus uniquement centrés sur le travail et la répartition, comme cela était le cas majoritairement en France jusqu’en 1968. Depuis, certaines revendications sont orientées autour d’un univers post-matérialiste, qui se vend davantage revendicatif de mouvements identitaires, par exemple.

Dans tous les cas, l’engagement politique désigne la capacité d’un citoyen ou d’un groupe de participer à la vie politique et à exprimer ses convictions pour faire bouger les lignes établies. Cet engagement politique peut être très classique, avec l’engagement d’une personne individuelle dans un parti politique traditionnel impliqué dans des combats relatifs au travail et au salaire. Mais l’engagement politique peut désormais prendre des formes très variées, allant du simple et classique vote au militantisme actif par exemple.
Dans un système démocratique, un minimum d’engagement politique est requis de la part des citoyens. C’est le cas par exemple du vote qui est indispensable si l’on souhaite que la démocratique soit représentative et efficace, mais qui peut aussi ne pas être exprimé, et laissera survivre malgré tout la démocratie. Enfin, d’autres engagements politiques sont possibles en démocratie, sans jamais qu’ils ne soient indispensables ni suffisants à l’existence d’une démocratie, et encore davantage à une démocratie efficace.

SOURCES
REVISION du Chapitre : Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? | Melchior Ch10 Engagement politique.pdf (ses-savoye.com)

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