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Fiche de lecture de Les Caractères de La Bruyère livres V à X - bac de français

Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle (1688) sont une somme de remarques, réflexions et portraits de la part de Jean de La Bruyère (1645-1696), le définissant comme un moraliste.

Fiche de lecture de Les Caractères de La Bruyère - bac de français

Credit Photo : Fiche de lecture de Les Caractères de La Bruyère - bac de français

Les Caractères sont donc une œuvre qui traduit les comportements, les mœurs, des contemporains de l’auteur.
La Cour est dépeinte dans cette œuvre, par les différents types qu’elle représente. L’idéal de l’honnête homme, qui se définit par un esprit galant, par son art de la conversation, se lit en filigrane, tout en dénonçant d’autres comportements « ridicules » , comme la préciosité qui est moquée.
Ainsi, Les Caractères sont une galerie de portraits, plus ou moins fictifs, du siècle et de la Cour de Louis XIV. Ils apparaissent pour certains comme des portraits à « clefs » de la mondanité d’alors. Mais ils sont aussi une galerie stylistique, La Bruyère se plaisant à varier son art des portraits. Fidèle à son siècle, La Bruyère vise le docere et le placere.
Le titre est inspiré des Caractères de Théophraste, qu’il traduit au début de l’œuvre, s’inscrivant, de fait, dans le sillage des philosophes moraux.
L’œuvre se compose de 16 chapitres, soit de 1,200 fragments.

I - Contexte historique

Les Caractères voient le jour sous le siècle de Louis XIV.
La société est alors fondée sur trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-état. Le siècle est marqué par la place de plus en plus importante qu’acquiert la bourgeoisie, qui, par son travail, participe de la prospérité du royaume et s’en voit récompensée. Le corollaire est que l’aristocratie perd de sa puissance et s’endette.
Le siècle du Roi Soleil se définit aussi par l’absolutisme, les guerres ruineuses et les affrontements au sein du christianisme (les jansénistes et les protestants connaissent tour à tour la disgrâce royale).
Toutefois, le Roi promeut les arts et savoir-faire français. Les salons, souvent tenus par des femmes, se multiplient et contribuent à la propagation de la culture.
Recommandé par Bossuet, Jean de La Bruyère devient le précepteur du fils du Duc de Condé, et donc du petit-fils du Grand Condé, le cousin du Roi. Il est nommé ensuite gestionnaire de la bibliothèque de cette maison. C’est là qu’il observe les membres de la Cour.

II - Résumé

Nous proposons ici le résumé des livres V à X. Leur structure se resserre : en partant des hommes en général, La Bruyère aboutit à la figure royale.

Livre V : De la Société et de la Conversation

Dans cette section, La Bruyère définit les comportements que tout honnête homme doit adopter : la bienséance, la politesse, la civilité. Il y dénonce alors la culture des apparences et des faux-semblants.
Ce livre se compose de 83 fragments.

Livre VI : Des Biens de Fortune

Comme son titre l’indique, ce livre est une réflexion sur l’argent et sur le pouvoir qu’il procure. Mais il démontre bien plutôt que la connaissance et la sagesse sont des mérites qui doivent prévaloir sur la fortune.
83 éléments forment cette partie.

Livre VII : De la Ville

Ce chapitre est consacré à la ville de Paris, par opposition à Versailles et à la campagne. Les protagonistes agissent en fonction du regard des autres, en un grand theatrum mundi, sous un masque qui annihile le naturel.
22 fragments constituent ce livre.

Livre VIII : De la Cour

Ici, La Bruyère propose les portraits des courtisans, et notamment des hypocrites et des ambitieux. L’opportunisme et les hasards de la fortune sont développés dans cette partie.
De la Cour se compose de 101 fragments.

Livre IX : Des Grands

Les Grands sont le synonyme des « puissants », des nobles, des princes. La vanité, péché chrétien, leur est associée. Ils sont pétris d’orgueil et de mépris.
Les éléments sont au nombre de 86.

Livre X : Du souverain ou de la République

La Bruyère brosse ici, en 35 fragments, le portrait du Roi, de la monarchie absolue. Les guerres sont critiquées. L’auteur dresse ici par opposition le portrait du bon prince.

III - Notions


Parce qu’il dépeint les mœurs de son siècle, de ce théâtre du monde, La Bruyère propose ici de décrire la comédie sociale qui se joue en son siècle. Les Caractères proposent des mises en scène d’éthopées, qui participent d’une dramaturgie des « mœurs de ce siècle ». La comédie est donc bien ce théâtre divertissant, mais elle représente aussi ceux qui « jouent la comédie », ceux qui portent un masque, et parfois par « caprice », vanité, excès d’amour-propre.
Moraliste, et parfois moralisateur, La Bruyère dénonce les vices de ses contemporains en de piquantes satires, tout en brossant, en contre-point des portraits idéaux de vertu à suivre : le bon prince, l’honnête-homme, l’homme de mérites. Ainsi, La Bruyère écrit des « caractères », des « types » physiques, sociaux, comportementaux et, partant, moraux. Jean de La Bruyère est aussi, en ce sens, un philosophe.
Mais il est aussi un écrivain et son style, quoique du côté des Anciens, est un exercice visant la variété. Il use de l’art de la conversation dans cette œuvre classique. Ses Caractères sont autant de fragments qui ennoblissent l’esthétique de la brièveté. Celle-ci s’exprime entre autres dans les dialogues, les apologues, les pastiches, les saynètes…
En frappant les esprits, Les Caractères allient dès lors le plaire et l’instruire.  

Conclusion

Peintre et critique des mœurs de son siècle, La Bruyère élabore une comédie sociale, qui peut parfois virer à la tragédie des faux-semblants : ses contemporains y sont à la fois acteurs et spectateurs.
Les Caractères eurent un succès considérable puisque leur auteur connut de son vivant un peu moins d’une dizaine de rééditions, qu’il agrémenta, au fur et à mesure, de nouvelles remarques.
En 1693, Jean de La Bruyère est élu à L’Académie française grâce au soutien des Anciens comme Boileau, Racine ou Bossuet, contre l’avis des Modernes Perrault, Fontenelle et Corneille notamment. La Bruyère les prendra pour cible lors de son discours de réception à l’Académie, avivant une fois de plus la Querelle des Anciens et des Modernes.
La Bruyère meurt sans avoir pu publier ses Dialogues sur le quiétisme.    

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