Le conflit afghan - publié le 20/06/2008

Résumé du document

Le conflit Afghan

Extraits

[...] ( rôle de la contrebande de biens, de nourriture, d'essence (pour laquelle, comme pour la drogue, les talibans perçoivent une taxe): les routiers se livrent à un immense trafic de la Russie au Pakistan, ce qui paralyse l'industrie locale et mettant les producteurs locaux en concurrence avec des biens étrangers échappant aux taxes ( pertes de revenu pour les Etats selon les estimations, pour le Pakistan), 2ème source de revenu des talibans. L'enjeu de la reconnaissance internationale: ( Un pouvoir de fait: l'emprise des talibans sur le territoire afghan est une réalité. Par leurs récentes victoires sur leur dernier opposant, le commandant Massoud (prise de Taloqan le 6 septembre 2000, son quartier général, ce qui l'oblige à se retirer dans son fief du Panshir), les talibans contrôlent quasiment tout le pays. [...]

[...] (Le territoire est fractionné entre fiefs contrôlés par les commandants de groupes armés dont la fonction principale devient rapidement prédatrice : vols, rackets, exécutions sommaires Les influences étrangères : ( Etats-Unis : présents dès avant l'invasion soviétique, ils ont tout fait pour embourber l'URSS dans cette invasion (selon Zbigniew Brezinski) ; via l'aide apportée aux différents groupes moudjahidin avec leurs alliés saoudiens et pakistanais (sans se montrer trop regardant sur leur idéologie Les liens sont rompus avec la fin de la guerre, mais la politique des Etats-Unis depuis la fin de la Guerre Froide n'a en rien aidé à clarifier les enjeux régionaux: en donnant la priorité à leur pénétration économique d'une zone riche en hydrocarbures - et en particulier à la construction d'un oléoduc entre l'Asie centrale et le Pakistan (cf supra), ils ont en partie aidé à la consolidation du pouvoir taliban. ( Iran : soutient les partis chiites (Hesb-é-wah-dat) dans le centre du pays (moyen de prouver que la révolution islamique de 1979 pouvait ne pas être qu'un phénomène iranien). ( Arabie Saoudite : soutient les clans sunnites (clans wahhabites comme le Itihad-é-islami) ( Russie : soutient le parti Jamiat-é-islami de Massoud (pourtant principale vainqueur de l'URSS en 1989). [...]

[...] LE CONFLIT AFGHAN Pays enclavé et montagneux au carrefour de l'Asie centrale, entre la Chine, le Pakistan, l'Iran et les républiques issues de l'ex-URSS, l'Afghanistan est né à la fin du XIXème siècle, en tant qu'Etat-tampon instauré par les Empires russe et britannique dans le but de séparer leurs territoires respectifs ? Pays fractionné par de multiples clivages ethniques et religieux, il a été longtemps soumis à l'interventionnisme de voisins plus puissant et à l'instabilité politique. En 1979, face au risque d'explosion d'un pouvoir communiste fragilisé par les rivalités de clans, l'Union soviétique envahit le pays : c'est le début d'une longue guerre d'enlisement, où la guerre civile en Afghanistan, prend désormais la forme d'une djihad, guerre religieuse opposant les moudjahidin islamiques à un opposant infidèle historiquement chrétien et idéologiquement athée. [...]

[...] Mais ce sentiment ne touche, en Afghanistan, que les élites urbaines les plus modernistes (à Hérat, Mazar-é-Charif, Kaboul . ceci explique le soutien marqué de larges fractions de la population (notamment pashtounes) attachées aux valeurs morales et religieuses strictes. Le flou de leur politique: ( Un flou institutionnel: parvenus au pouvoir sans y être vraiment préparés, et se voulant exclusivement au service d'Allah, les talibans peinent à diriger un Etat; d'où un flou institutionnel. Après la prise de Kaboul est nommé un gouvernement intérimaire (composé de 4 mollahs et de 2 laïcs). [...]

[...] Les talibans, quant à eux, ont réagi en annonçant leur retrait des pourparlers de paix menés sous les auspices des Nations-Unies. La reconnaissance internationale est donc maintenant, plus que le contrôle du territoire, le principal problème pour le régime des talibans. Le plus probable, à court terme, sera une réaction d'attente de leur part, afin de voir la politique du nouveau gouvernement américain. Beaucoup d'observateurs, néanmoins, signalent cependant leur inquiétude quant aux effets des récentes mesures de l'ONU sur la population civile afghane. [...]