Les armes de destruction massive - publié le 02/10/2008

Résumé du document

Fiche de droit international public, questions internationales en PREP ENA: Les armes de destruction massive



ADM : un concept vague qui désigne l'expression traditionnelle NRBC : armes nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques en y ajoutant leurs vecteurs que sont les missiles balistiques. Mais grande diversité de nature et de statut des armes concernées (problème des armes par destination et de la « dualité » qui détourne ou masque des capacités civiles à des fins militaires). Par ailleurs, quelle est l'échelle de la destruction de masse ? Des armes conventionnelles peuvent occasionner des destructions bien plus massives que certaines armes non conventionnelles?

Extraits

[...] On assiste notamment à une accentuation de la politique américaine dans ce domaine, depuis l'arrivée de Bush au pouvoir notamment. En effet, les Etats-Unis proposent un nouveau cadre stratégique particulièrement dans le cadre de l'Alliance atlantique : ils s'affranchissent des raisonnements types guerre froide et érigent la prolifération des ADM en priorité stratégique et en menace majeure (qui justifie leur défense antimissile et le programme NMD ainsi que leur remise en cause des régimes de non-prolifération qu'ils estiment insuffisants et empêchent de se doter de moyens militaires défensifs et offensifs appropriés). Vers une troisième vague de prolifération nucléaire ? [...]

[...] Toutefois, ces armes restent présentes dans les régions instables (surtout au Moyen-Orient). Le vrai problème est celui de la vérification puisque ces arsenaux peuvent facilement êtres camouflés (derrière des programmes civils par exemple). Les gazs les plus prisés sont les neurotoxiques (VX et Sarin), les vésicants (gaz moutarde) ou les suffocants. La Russie et la Chine sont fortement soupçonnées d'avoir conservé des arsenaux offensifs conséquents dans ce domaine. Armes biologiques : ce sont des armes peut efficaces sur théâtre (parce qu'elles ont des effets différés et difficilement maîtrisables) mais qui peuvent frapper les populations ou les arrières. [...]

[...] Les différences entre le traitement de la Corée du Nord et de l'Irak, la politique offensive des Etats-Unis, peuvent inciter des Etats à franchir le pas. Le problème réside donc dans une multipolarité de la destruction massive qui se fonde sur une incertitude latente quant aux intentions des acteurs et leur potentiel véritable (du fait des stratégies parallèles ou clandestines d'acteurs étatiques ou non-étatiques), une dissémination croissante et un usage plus élevé du fait de tensions régionales bloquées ainsi qu'une privatisation de la violence extrême. [...]

[...] Par ailleurs, quelle est l'échelle de la destruction de masse ? Des armes conventionnelles peuvent occasionner des destructions bien plus massives que certaines armes non conventionnelles De la déstructuration du système bipolaire Le danger de l'annihilation complète est moins grand, mais celui de la destruction massive l'est plus. L'effondrement de l'empire soviétique - ou l'Empire NRBC du siècle-- s'est traduit par une fuite des cerveaux, une criminalisation de l'Etat et l'émergence de trafics de matières et matériels militaires. L'imbrication des réseaux terroristes ou d'Etat (notamment les Etats voyous avec les réseaux criminels reste une cause majeure de prolifération ADM. [...]

[...] La prolifération des ADM n'apparaît alors plus comme une menace de substitution à la menace soviétique, mais bien comme un défi stratégique majeur susceptible d'altérer la stabilité stratégique ; Les ADM sont un moyen pour des pays plus faibles d'acquérir une puissance militaire qui leur fait défaut dans le domaine conventionnel (surtout à l'égard des puissances occidentales), elles leur permettent aussi d'acquérir la supériorité dans leur environnement régional. Les ADM sont enfin un moyen pour ces acteurs d'obtenir une reconnaissance internationale comme une monnaie de chantage. Le risque est surtout que les enjeux régionaux conduisent à une course aux armements ADM qui constituent le moyen principal d'acquérir une supériorité opérationnelle. [...]