La Turquie est-elle européenne? - publié le 21/03/2013

Thèmes abordés

Turquie, Europe, avenir de l'Europe, sommet d'Helsinki, intégration

Résumé du document

« La Turquie est un pays proche d'Europe, un pays important, qui a une véritable élite mais ce n'est pas un pays européen » a déclaré Valéry Giscard d'Estaing, ancien président français et président de la convention sur l'avenir de l'Europe, le 9 novembre 2002 dans une conférence de presse.
Cette vision se présente, à cette époque, aux antipodes de la position européenne, qui approuve, en décembre 1999 au sommet d'Helsinki, que la Turquie a « vocation à rejoindre l'Union européenne ».
De fait, l'adhésion de la Turquie agite, depuis 1963, l'esprit des dirigeants européens, hésitant entre un partenariat ou une intégration.

Extraits

[...] Il convient donc de se demander dans quelles mesures la demande d'adhésion de la Turquie peut est elle porter atteinte à l'approfondissement de l'intégration européenne et aux projets politiques de l'Union ? Parce qu'une alliance des contraires semble impropre à l'identité européenne ( I la prophétie des Etats-Unis d'Europe est un idéal en péril ( II Une alliance des contraires, impropre à l'identité européenne une mission civilisatrice du droit Turc, en non adéquation avec le ius commun. Michel Rocard, ancien député au Parlement européen, écrit que nous avons tous besoin que ce grand pays se démocratise, rejoigne le camp des droits de l'homme et se réconcilie avec son histoire, ses minorités et ses voisins De fait, ce dernier voit l'Europe comme un instrument de paix qui diffuse les valeurs démocratiques et chrétiennes. [...]

[...] L'entrée de la Turquie dans l'Union a de multiple conséquences identitaires. De fait il ne sera plus possible par la suite de refuser les candidatures de l'Arménie, de l'Ukraine, de la Biélorussie et de la Georgie. Le principal problème de cette élargissement est que les pays concernés ne possède pas de références culturelles communes avec les pays européennes. De plus, ces derniers possèdent des différences importantes de niveau de vie qui supposerait un effort considérable de l'union qui devrait sacrifier l'aide au développement apporté au tiers monde. [...]

[...] A contrario, à travers cette idéologie d'autre partisans de l'intégration Turc, voit dans ce processus le fait de montrer au monde que l'Union européenne n'est pas un club chrétien au sens du premier ministre Turc. Cette allusion directe à la devise européenne Unie dans la diversité est tempérée à travers l'élargissement sans limite de l'union, conduisant à une inévitable rupture d'identité. Ainsi, l'Europe ne peut se résumer à un espace de rencontre car la pérennité de la démocratie et de l'unité des pays européens est engagé. L'identité de l'union ne se résume pas à l'unique adhésion de la Turquie. [...]

[...] La Turquie est-elle européenne? La Turquie est un pays proche d'Europe, un pays important, qui a une véritable élite mais ce n'est pas un pays européen a déclaré Valery Giscard d'Estaing, ancien président français et président de la convention sur l'avenir de l'Europe, le 9 novembre 2002 dans une conférence de presse. Cette vision se présente, à cette époque, aux antipodes de la position européenne, qui approuve, en décembre 1999 au sommet d'Helsinki, que la Turquie a vocation à rejoindre l'Union européenne De fait, l'adhésion de la Turquie agite, depuis 1963, l'esprit des dirigeants européens, hésitant entre un partenariat ou une intégration. [...]

[...] Une Turquie menaçante pour les projets européens Une Turquie européenne menacerait la stabilité politique de l'Union européenne. De fait, les diplomates et les militaires français diabolise cette tentative d'adhésion en relatant qu'une Europe au milieu du Kurdistan serait ingérable. En effet, la Turquie risque de léguer son héritage de conflits à la communauté, et ceux-ci sont nombreux. Les revendications territoriales de la Syrie, le partage des eaux du tigre et de l'Euphrate avec la Syrie et l'Irak, les souvenirs du génocides arméniens de 1915 qui ne participe pas à de la sympathie pour la Turquie et la tentation de guerre contre le Kurdistan. [...]