Mondialisation des échanges et bien-être économique - publié le 23/02/2009

Résumé du document

Le terme de mondialisation possède une forte charge émotive. D'aucuns voient en elle un processus bénéfique, inévitable et irréversible, contribuant au développement économique mondial. D'autres y sont hostiles, estimant qu'il accroît les inégalités au sein des pays et entre eux, menace l'emploi, le niveau de vie et le progrès social. Dans une économie mondiale sans autres frontières que celles qui entravent le déplacement des hommes, le libre échange va-t-il conduire à un monde tendanciellement meilleur en termes de bien-être économique ? Ou bien allons-nous vers un monde où la richesse sera de plus en plus inégalement répartie ? (...)

Extraits

[...] Les détenteurs des facteurs abondants gagnent du pouvoir d'achat tandis que les détenteurs des facteurs rares en perdent et leur bien-être économique se détériore. D'une manière générale, on observe bien une tendance à l'accroissement des différences dans les pays riches depuis une trentaine d'années. Le débat porte surtout sur le poids exercé par la concurrence accrue des pays à bas salaires dans l'accroissement des inégalités au Nord relativement à d'autres facteurs. Certains économistes affirment que, les pays riches commerçants essentiellement entre eux, l'effet distributif de l'échange avec les pays émergents est limité et ne peut être tenu pour responsable de l'accroissement des inégalités. [...]

[...] Sen, ont proposé des définitions du bien-être en terme de capabilités Au lieu de se focaliser sur les biens premiers ou sur les ressources dont les individus disposent, l'analyse serait centrée sur les vies réelles que les individus peuvent choisir de vivre, les différents modes du fonctionnement humain (certains élémentaires : être convenablement nourri, en bonne santé ; d'autres plus complexes : ressentir de l'estime pour soi-même, participer à la vie de sa communauté). Cependant, ces définitions n'étant pas aujourd'hui, pleinement intégrées dans le champ de l'analyse économique, nous privilégierons, ici, une analyse en terme d'utilité, la plus utilisée aujourd'hui. Quels sont, alors, les impacts du processus de mondialisation des échanges sur le bien-être économique du monde, des nations, et des individus ? [...]

[...] L'ouverture des échanges engendre une convergence mondiale des pouvoirs d'achats. L'échange international opère, de ce fait, comme une redistribution des facteurs de production. Là encore, le libre échange semble souhaitable. B. La nouvelle théorie du commerce international : La nouvelle théorie du commerce internationale se développe sur la base d'une critique de la théorie traditionnelle qui échoue à expliquer certaines des caractéristiques des échanges internationaux contemporains, comme le développement des échanges entre des nations dont les dotations factorielles sont proches (commerce intra branche). [...]

[...] La récente décision du G8 d'annuler la dette de dix-huit pays dits du Sud montre toutefois que ce type la redistribution est possible et souhaitée. Dans les pays du Nord, la fonction de redistribution est assurée par les prélèvements obligatoires (comme l'impôt sur le revenu, taxant les individus proportionnellement à leur gains), et par les prestations (minima sociaux, retraites, prestations familiales). Ces politiques sont cependant délicates à mettre en place : il est parfois difficile d'identifier perdants et gagnants, et de faire accepter des mesures de redistribution. [...]

[...] Les théories du commerce international : une défense du libre échange. A. Les théories classiques du commerce international : Du début du 19ème siècle à la fin des années 70, la théorie du commerce international a été dominée par le concept des avantages comparatifs développé par David Ricardo au début du 19ème siècle, puis dans un ensemble désigné par la théorie Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS) au début du 20ème siècle. Les pays commerceraient les uns avec les autres pour tirer bénéfices de leurs différences ; quand les nations échangent, leur situation s'améliore en passant de l'autarcie à l'économie ouverte. [...]