Howard Becker, "Outsiders" - publié le 08/07/2007

Résumé du document

Fiche de lecture sur l'ouvrage Outsiders de Becker. Le domaine de la vie sociale étudié dans Outsiders est désigné sous le terme de déviance. Dans cette analyse, Becker étudie les deux sens du mot "outsider" et illustre son analyse par deux exemples majeurs, les fumeurs de marijuana et les musiciens de danse. Par quels moyens, quels processus, la société ou les groupes sociaux arrivent-ils à créer les différentes formes de déviance ? Sont ainsi qualifiés de déviants, au sens de la sociologie américaine, les comportements qui transgressent des normes acceptées par tel groupe ou telle institution.

Extraits

[...] Mai les musiciens n'en estiment pas moins que les impératifs de leur métier passent avant ceux de leur famille et agissent en conséquence. On le voit donc, la situation personnelle du musicien, notamment sa famille, peut être un facteur décisif dans la carrière du musicien. Ces liens peuvent le forcer à quitter le métier ou alors à rompre tout lien avec sa famille s'ils n'acceptent pas qu'il fasse ce métier. Cependant, les autres musiciens feront tout pour le persuader de revenir dans le métier. [...]

[...] L'objectif de BECKER, dans son analyse de la déviance, est alors d'analyser l'ensemble des relations qu'entretiennent toutes les parties impliquées de près ou de loin dans les faits de la déviance. Ainsi, on peut retirer de cet ouvrage la question centrale posée par Howard BECKER : Par quels moyens, quels processus, la société ou les groupes sociaux arrivent-ils à créer les différentes formes de déviance ? On pourra alors retenir les trois hypothèses de départ que retient Becker : Tout d'abord, ce sont les groupes sociaux qui créent la déviance. [...]

[...] Pour eux cette capacité spéciale ne se serait pas acquise par le travail, par une certaine construction sociale, mais leur aurait été donné le jour de leur naissance. Il s'en suit alors une sorte de sentiment de supériorité par rapports aux autres individus, leur semblant impossible d'apprendre le rythme à quelqu'un. Ainsi, il serait intolérable qu'un non musicien vienne apprendre à un musicien comment et quoi jouer : c'est le code du comportement entre collègues, basé sur l'interdiction de critiquer un autre musicien ni de tenter de l'influencer pendant qu'il joue. [...]

[...] Pour pouvoir gagner sa vie, le musicien doit être commercial, c'est à dire qu'il doit jouer pour satisfaire le public. Le musicien ne peut donc pas jouer du jazz, musique plus riche mais aussi bien plus difficilement accessible. Il doit donc sacrifier son indépendance artistique s'il espère un jour arriver en haut de l'échelle professionnelle. Refuser de se soumettre, c'est abandonner tout espoir d'obtenir les emplois les plus prestigieux et les mieux rémunérés, alors que céder aux pressions commerciales, c'est s'ouvrir la voie de la réussite qui mène à ces emplois Enfin, il est une autre facette de la vie des musiciens de danse à analyser : leur vie personnelle. [...]

[...] En effet, ils instituent des normes dont la transgression constitue la déviance. Ensuite, le caractère déviant ou non d'un acte dépend de la manière dont les autres réagissent. Si personne ne porte l'acte déviant sur la scène publique, si personne ne réagit à un acte transgressant une norme, un individu n'est pas tenu d'être vu comme déviant. La déviance n'est donc pas une propriété du comportement lui-même, mais de l'interaction entre la personne qui commet l'acte et celles qui réagissent à cet acte. [...]