Un documentaire, un film d'art, un autoportrait : analyse de "Les glaneurs et la glaneue" de Agnès Varda
[...] C'est ce qu'elle démontre lorsqu'elle se met en scène dans les escaliers d'une mairie, un fardeau de blé sur l'épaule, afin de copier le tableau qu'elle vient découvrir. Sa présence dans le film est partout. Sa voix, bien sur, mais aussi son corps, ses cheveux blancs, sa maison et ses failles d'humidité, son chat, sa télévision, ses chaises récupérées, sa peau vieillie qu'elle analyse en même temps, ses mains qu'elle compare à celle d'une bête et avec laquelle elle joue sur l'autoportrait de Rembrandt. [...]
[...] Elle n'hésite d'ailleurs pas à affirmer que son filme est un équivalent du tableau du peintre. Enfin, elle interroge sur le temps qui passe et qui est son angoisse. [...]
[...] Pourtant, au lieu de se replier pour soi, il opte pour al solidarité en donnant de son temps et de sa personne dans des cours d'alphabétisation auprès de ses camarades de foyer analphabètes et venus de l'étranger. Ainsi, jamais condescendante, le film combat et condamne le gâchis et le gaspillage à l'image de ces tonnes de pommes de terre déversées dans les champs parce que mal calibrées pour la grande distribution, cette dernière étant aussi critiqué pour sa politique de « javellisation » de ces biens frais courts de date. Analyse de la forme : Examinez l'agencement des séquences. [...]
[...] On peut diviser le film de Varda en 45 plans. Plusieurs personnages se succèdent mais certains plans sont plus importants que d'autres à l'image du font de l'affiche, des glaneuses de Millet, du ramasseur de Pommes de terre, d'Alain et de Charly. Tous sont filmé avec une vue en arrière et il faut donc insister sur la place des hommes dans les glaneurs des temps contemporains à contrario des glaneuses de l'époque de Millet où l'on ne comptait à l'époque que des femmes. [...]
[...] Ainsi, on voit une traversée de la France en course poursuite avec des camions, outil du gaspillage. La notion de temps qui passe tout comme la tentation de l'autoportrait ponctuent le film. Condamnée, la société de consommation, la marée noire de l'Ericka, le recyclage, le tri des déchets, le gâchis et le gaspillage sont souvent mis en parallèle avec des images de la loi où interviennent des avocats (dont un dans un champ de choux) ou une juge au pieds du palais de justice. [...]
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